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Grand rassemblement le 30 juin

Le massif forestier limousin est assailli de toutes parts. Le grand cycle de plantations des années 1970-1980 a fini par donner naissance à ces monocultures qui arrivent à « maturité économique ». Les grands industriels du bois convoitent la ressource. Depuis ces dernières années, les coupes rases se multiplient, encouragées par les subventions à la plantation du plan France relance1. Les engins forestiers détruisent les sols, les grumiers abîment les routes, et les usines transforment ce bois en pellets, en palettes, en papier toilette, en piscine, en bois d’œuvre de la transition – ne nous laissant que des terres nues. Dans cette logique industrielle, le bois n’est pas pour nous, la forêt non plus.

En Limousin, deux grand projets entendent accélérer les coupes et favorisent la logique de la coupe rase suivie de la plantation. D’une part, ces méga-projets participent à la conversion de nos forêts vivantes de feuillus en champs d’arbres résineux modelés pour l’industrie. D’autre part, l’usage local de la ressource se tarit, les petites unités de sciage ferment les unes après les autres.  L’usine FargesBois à Egletons veut s’étendre pour doubler sa production et devenir la plus grande scierie de France. A ce titre, elle accentue la pression de coupe sur les plantations résineuses de la montagne limousine à un rythme qui excède le renouvellement de la ressource. Biosyl veut installer une de ses usines à Guéret pour produire 85 000 tonnes de pellets par an, issus à 80 % de forêts de feuillus. Les nuisances et mensonges de Biosyl sont déjà documentés et s’accumulent dans ses sites à Cosne-sur-Loire dans la Nièvre et de Lempdes-sur-Allagnon en Haute-Loire2. Alors que M. de Cockborne, président de Biosyl, continue à prétendre n’utiliser que des déchets de scierie, une enquête menée par Canopée dévoile qu’ils abattent des chênes centenaires pour les réduire en pellets3.

A Guéret, l’heure est au passage en force. La préfecture de Creuse et M. de Cockborne s’entêtent ; malgré l’avis négatif des élu.e.s de la ville de Guéret le 16 novembre 2023, malgré une manifestation le 2 décembre 2023 contre l’enregistrement de l’installation de l’usine sans étude d’impact ni enquête publique, malgré une réunion publique regroupant 500 personnes le 28 janvier 2024 auquel aucun des porteurs de projet n’a dénié bon de venir défendre l’installation de cette usine.

Le dimanche 30 juin 2024, l’assemblée des forêts vivantes et de nombreux collectifs locaux appel à un grand rassemblement à Guéret, pour empêcher l’installation de Biosyl, enterrer l’extension de Farges et pour laisser la place aux petites unités existantes ou à venir.

CONTRE l’accaparement des forêts
CONTRE les méga-projets industriels en Limousin
POUR des forêt vivantes et habitées
Mettons un coup d’arrêt à Biosyl et Farges !

10h : Conférence de presse sur le site de Biosyl
RDV 12h : Pique-nique festif au Jardin des Communs
14h : Départ de Manifestation

  1. En savoir plus sur le plan relance forêts : https://www.canopee.ong/le-media/points-de-vue/politique-forestiere-sappuyer-sur-les-ecosystemes-existants-plutot-que-raser-et-replanter/
    https://reporterre.net/Le-hold-up-des-planteurs-d-arbres-sur-le-plan-de-relance ↩︎
  2. Articles sur les nuisances de l’usine de Biosyl à Cosne-sur-Loire https://www.lejdc.fr/cosne-cours-sur-loire-58200/actualites/bruit-poussieres-les-riverains-veulent-que-l-usine-cosnoise-biosyl-les-ecoute_13854319/
    https://www.lejdc.fr/cosne-cours-sur-loire-58200/economie/a-cosne-sur-loire-l-usine-biosyl-reste-dans-le-viseur-de-vigilance-bruit-et-qualite-de-lair_14088639/ ↩︎
  3. Enquête de Canopée : Des chênes centenaires transformés en granulés de bois https://www.canopee.ong/le-media/enquetes/des-chenes-centenaires-transformes-en-granules-de-bois/ ↩︎

Coupe rase à Sornac

ABATTEUSE EN TRAIN DE PRATIQUER UNE COUPE RASE DE FEUILLUS

Mercredi 14 février 2024, jour de la Saint-Valentin, des amoureux·ses de la forêt se sont opposés pacifiquement à la coupe rase d’une parcelle de hêtres à Sornac en Corrèze. Après une journée de blocage, le chantier a repris de nuit et s’est continué le lendemain, encadré par un dispositif de gendarmerie important. Cette parcelle de 6400 m² était une hêtraie à houx. La parcelle abritait des arbres centenaires et une biodiversité importante. Dans le secteur c’est une centaine d’hectares de feuillus qui a déjà été rasée ces trois dernières années.
Vous trouverez ici le reportage de Télémillevaches et ici celui de France 3.

Ça commençait pourtant bien

Tout commence mardi 13 février, lorsqu’un riverain découvre subitement l’exploitation forestière. Apprenant auprès du conducteur de l’abatteuse que la coupe en question est une coupe rase, il s’empresse de contacter le propriétaire de la parcelle pour trouver une alternative. Le riverain, ingénieur lui-même propriétaire de parcelles attenantes, propose alors au propriétaire de lui racheter la parcelle à bon prix pour la préserver. A priori partant pour conclure un accord, le propriétaire lui dit qu’il va stopper la coupe le temps des négociations.

Un cri du cœur

Quand le lendemain, le riverain se rend sur le site au petit matin, il constate que la coupe a repris. Il contacte donc le propriétaire pour avoir des explications. Ce dernier lui répond alors qu’il n’est plus question de revendre la parcelle, que la coupe se fera et que ce sera une coupe rase. Le riverain décide donc de lancer une alerte avec l’aide du dispositif VigieFeuillus. Il s’interpose ensuite, seul, entre les arbres et l’abatteuse, en attendant du soutien. Le lanceur d’alerte dit avoir agi avec le cœur. Par cet acte symbolique il a voulu dénoncer la pratique de la coupe rase, une pratique qui porte atteinte à la biodiversité, aux sols, aux paysages et au climat. Il espère que son action permettra d’ouvrir le débat sur ce mode de gestion forestière qu’il juge violent et incompatible avec une sylviculture durable, aussi bien pour la filière que pour les autres usages de la forêt.

Mise en danger de la vie d’autrui

Alors que le lanceur d’alerte se trouvait dans le périmètre immédiat de l’abatteuse, l’exploitant forestier, l’entreprise Barreteau, a tout de même décidé de continuer l’exploitation malgré l’immense danger que cela représentait. Le conducteur de l’abatteuse a dit à l’empêcheur de coupe rase qu’il avait reçu ordre de son patron de continuer à couper pour le décourager et l’intimider. Ce dernier a donc décidé de monter sur l’abatteuse en guise de protestation. Mais cela n’a pas suffi. Il affirme que pendant plus de 30 minutes, l’abatteuse a continué à être en service, se déplaçant sur la parcelle et débitant même des arbres alors qu’il se trouvait entre la cabine et la tête d’abattage. C’est quand il a commencé à filmer la scène que l’abatteuse s’est arrêtée. Sa vie était pourtant tout ce temps en danger.

De nombreux soutiens

Peu de temps après l’arrivée des gendarmes sur le lieu, des habitant.e.s, des élu.e.s et des membres du Groupe Forêt du Syndicat de la Montagne Limousine et d’autres collectifs locaux de défense des forêts sont venus pour manifester et dénoncer la coupe rase de cette parcelle contenant des arbres centenaires. Au total c’est une trentaine de personnes qui se sont réunies dans le calme et la bonne humeur. Le chantier s’est ainsi arrêté pour la journée. Aucune violence physique ou verbale n’a été constatée sur place.

Contrôles d’identité

En fin d’après-midi, alors que les manifestants se dispersaient dans le calme, des forces de gendarmerie supplémentaires sont arrivées pour quadriller la zone. Plusieurs manifestant.e.s ont ainsi été emmené.e.s à la brigade de Sornac pour procéder à des contrôles d’identités.

« — Vous ne voulez pas tenter le coup de force ? — Non non non pas du tout « 

Interviewé par France 3, Patrick Marut, propriétaire de la parcelle et ancien patron de la scierie E.V.A bois, disait le 14 février dans la journée ne pas vouloir tenter le coup de force. Le chantier a pourtant repris le soir même aux alentours de 22h avec une opération de débardage. Puis l’abatteuse a pris le relais. Le lendemain 15 février à 7h du matin, c’est un impressionnant dispositif de police et de gendarmerie qui a bouclé tout le secteur : six véhicules de police-gendarmerie et environ une quinzaine d’agents se sont rendus sur les lieux — un dispositif sans précédent quand on le compare à celui du bois du Chat. Il n’y a pas eu possibilité de manifestation ce jour-là et le chantier est allé à son terme en coupant l’intégralité des arbres.

Un dialogue avec le PNR avorté

Les manifestants quant à eux auraient tout simplement souhaité que le propriétaire et le Parc Naturel Régional se rencontrent pour trouver une alternative à cette coupe rase. Il est possible que des loges de pics noirs (une espèce protégée) se trouvent sur le lieu. Si c’est le cas, l’exploitant aurait dû demander une dérogation pour destruction d’espèces protégées. Les voisins affirment avoir vu des pics noirs mais il n’existe à ce jour pas de données naturalistes confirmant cela car aucun inventaire faune et biodiversité n’a été réalisé sur ce secteur. C’est là tout le problème. Bien souvent des milieux d’intérêt faunistique et floristiques sont détruits parce qu’ils ne sont tout simplement pas référencés.
Le propriétaire de la parcelle, lui, affirme qu’il n’est pas possible d’envisager d’alternatives à cette coupe rase qui soit viable économiquement. La parcelle est selon lui trop petite (6400 m²). Le PNR aurait pourtant pu être en mesure de trouver des financements pour envisager des alternatives et éviter ainsi la destruction de ce patrimoine. Malheureusement, il était déjà trop tard.

Les engins forestiers devant la gendarmerie pour le weekend

L’abatteuse et la débardeuse ont été entreposées pour le weekend sur une place devant la gendarmerie de Sornac. Un spot lumineux les a éclairées toute la nuit, l’exploitant craignant sûrement que celles-ci soient vandalisées.

Pour des forêts vivantes et une filière bois respectueuse, durable et responsable en Limousin

Nous tenons à rappeler, pour éviter tout amalgame ou interprétation, que le Groupe forêt du Syndicat de la Montagne Limousine est une association qui n’exerce EN AUCUN CAS de violence sur des biens ou des personnes, et cela comme toutes les autres associations locales de préservation des forêts ! Nos actions se limitent aux actions suivantes : recours juridiques, manifestations, négociations, organisation d’évènements, travail de plaidoyer, formations, échanges avec les acteurs de la filière, les institutions et les parlementaires, communication auprès des élu.e.s et du grand public. Nous œuvrons de manière citoyenne pour des forêts vivantes et une filière bois respectueuse, durable et responsable en Limousin. Nous déplorons certaines pratiques comme la coupe réalisée sur Sornac. Couper à ras une parcelle de feuillus centenaires n’est pas quelque chose que nous trouvons souhaitable pour la filière bois limousine.

DÉFENDONS NOS FORETS !

Une nouvelle affiche

En appui de la campagne contre l’implantation de l’usine Biosyl-Unisylva, une nouvelle affiche vient d’être éditée, dévoilée le 13 janvier à Saint-Yriex-la-Montagne.

Communiqué de presse

Ce samedi 13 janvier 2024, près de cent personnes représentant 20 collectifs, associations et
syndicats, mobilisés sur les enjeux économiques et sociaux autour de la forêt, se sont réunis à Saint
Yrieix-La-Montagne, en présence de Canopée Forêts Vivantes.

Déjà plus de 2300 personnes ont signé la pétition contre l’implantation de Biosyl à
Guéret. Forts de ce constat, des actions ont été décidées :

  • Lancement d’une affiche qui dénonce l’impact du projet sur nos forêts, qui sera visible dans tout le
    département.
  • Débat le 28 Janvier à 14h Espace André Lejeune à Guéret : « La forêt face au projet d’usine de
    granulés de bois Biosyl ». Un spectacle clôturera la réunion : « Ma petite histoire de la
    forêt »(spectacle de Rémi Gerbaud).
  • L’assemblée apporte son soutien à la mobilisation en Corrèze contre l’extension de la scierie
    Farges-Piveteau qui menace toutes les forêts Limousines.

L’assemblée a décidé d’unifier sa communication et ses actions.

Forêt Debout
Groupe Forêt du Syndicat de la Montagne Limousine
Nos Bois pour Demain
Groupement Forestier de la Parisette
Collectif Forêts SyVa
L’Aubraie
Groupement Forestier du Mont Buchoux
Mégascierie Non-Merci
France Nature Environnement 23
Limousin Nature Environnement
Écoute l’Arbre et la Feuille
SOS Forêt Dordogne
Comité Local des Soulèvements de la Terre 23
Les Mouvements du Thaurion
Alliance Écologique et Sociale 23
Haut Les Cimes
Le Comité de Défense du Bois du Chat
Auprès de Nos Arbres
Les Tisserands
Canopée Forêts Vivantes

A Saint Yrieix-La-Montagne,
Le Samedi 13 Janvier 2024

Retrouvez-nous à la Fête !

Le groupe Forêt du syndicat sera présent à Peyrat-le-Château pour la Fête de la Montagne limousine.

L’association Haut les Cimes sera présente avec ses deux paniers garnis !

le bois du chat et la face cachée de France Relance

Au départ cette question : comment est-il possible d’autoriser une coupe rase de feuillus dans une zone Natura 2000 ?
Natura 2000 permet de discuter avec les propriétaires forestiers et de leur proposer d’autres solutions, ce qui a récemment été fait avec succès, à Gentioux et Peyrelevade. Mais le dispositif ne constitue pas une réelle protection en France, dans la mesure où les directives européennes peuvent être adaptées différemment dans les États membres. Ceux-ci doivent toutefois rendre compte de l’usage qu’ils font de fonds européens.


De Tarnac à Bruxelles, une question prioritaire
C’est d’ailleurs sur l’absence de prise en compte par la France des règlements adoptés par l’Union Européenne que, le 28 février dernier, Philippe Lamberts, représentant du groupe des Verts à la Commission, a posé une question prioritaire et interpellé le gouvernement français sur son retard à mettre en œuvre ses engagements.
Cela concerne notamment la révision des Schémas Régionaux de Gestion Sylvicole en cours d’étude actuellement, un dossier que suit de près notre partenaire Canopée Forêts Vivantes. Dans ce dossier, le Bois du Chat, à Tarnac, est cité comme forêt risquant d’être remplacée par une plantation, une tendance qualifiée de « lourde » et « devant être découragée ».
Quelque temps plus tard, le ministre Christophe Béchu, en visite sur une commune de Gironde dévastée par les incendies en 2022, déclarait solennellement que les coupes rases ne devaient plus être financées… Preuve que parfois, se faire remonter les bretelles par l’Europe a un poids. Au moins sur les discours, attendons les actes.
Les élu·es du PNR ont proposé à la propriétaire du Bois du Chat un contrat Natura 2000 pour préserver ses parcelles pendant 30 ans moyennant une contrepartie financière de 45 000 €. Puis le même PNR, avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine alertée par Amandine Dewaele, conseillère régionale EELV, a fait une offre d’achat des parcelles, pour un montant de 100 000 €. Chaque fois la propriétaire a refusé.
Comment expliquer ce double refus ?
Y a-t-il eu un financement France Relance pour l’abattage de cette forêt, dont le montant serait supérieur à celui proposé par le PNR ? Renoncer à détruire sa forêt serait alors renoncer à toucher ce généreux financement…


France Relance : discours officiel et face cachée
France Relance est un plan de 200 milliards lancé en septembre 2020 et financé à 40 % par l’Union Européenne. Sur cette somme, 200 millions sont attribués au « reboisement des forêts françaises », afin de « lui permettre de jouer son rôle dans la transition écologique et l’atteinte de nos engagements de neutralité carbone à horizon 2050 ».
Alors que les abatteuses ne se sont jamais autant activées sur les massifs forestiers, on doit se demander ce que le ministère entend par là. Réponse sur la page d’accueil du site gouvernemental : « l’objectif est d’aider la forêt à s’adapter au changement climatique pour mieux l’atténuer ». Moyennant un investissement de 150 millions destinés à la régénération du peuplement forestier et à la filière bois, le ministère peut se targuer d’œuvrer pour la protection des forêts et de l’ensemble des activités qui lui sont liées :
« Cette mesure couvre 3 types d’interventions :

  • la reconstitution des peuplements sinistrés (notamment les forêts dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté qui ont subi d’importantes attaques de scolytes) ;
  • l’adaptation des peuplements vulnérables au changement climatique ;
  • l’amélioration des peuplements pauvres (taillis, mélanges taillis-futaies, accrus forestiers de faible valeur économique). »

Reprenons point par point.
évoquer les dégâts causés par les scolytes, c’est déjà être dans le déni. La cause de ces invasions est connue : la monoculture intensive de résineux. Plus on diversifie les peuplements forestiers, plus les parasites ont du mal à approcher les espèces qu’ils affectionnent pour s’y développer. Et mieux la forêt résiste.
En parlant des peuplements vulnérables le gouvernement essaie de vendre l’idée que les résineux, les plantations en ligne de Douglas avec des allées calculées pour le passage des engins, seront plus résistants que les feuillus.
Après le déni, le mensonge : les résineux souffrent des canicules successives et sont bien plus exposés aux incendies comme on l’a vu.
Et maintenant l’escroquerie : le motif réel de tout cela apparaît, lorsque sont évoqués « des peuplements pauvres, à faible valeur économique ». Oublié le beau discours sur la transition écologique. Le Douglas en monoculture est plus rentable à court terme.
Les aides de France Relance sont donc dévolues au remplacement des forêts dites « non rentables », celles qui abritent la biodiversité indispensable à la vie. On voit des propriétaires raser à blanc des forêts entières et détruire les sols pour toucher les aides qui leur permettront de « reboiser » avec des espèces soi-disant mieux adaptées. Quitte à déclarer des parcelles comme étant « en état de dépérissement » ou de prétendre qu’il faut abattre les chênes et les hêtres du Bois du Chat parce qu’ils sont trop vieux et ne résisteront pas à la sécheresse… Les fonds France Relance sont une catastrophe pour les forêts mais une aubaine pour les exploitants qui facturent successivement les coupes et les plantations.

Contact : boisduchat@riseup.net

Une procédure en cours
Devant l’absence de réponse du préfet sur une première requête, le refus de nous rencontrer, et sans assurance que la forêt ne sera pas sacrifiée, le Comité spontané de défense du Bois du Chat poursuit l’exploitant et le groupement forestier par un recours auprès du tribunal administratif. La procédure est en cours. Elle porte notamment sur la destruction d’habitats d’espèces protégées et le non respect des règles de franchissement du cours d’eau.

Haut les Cimes !

pour La réappropriation de leurs forêts par les habitant.es


L’association Haut les Cimes, créée en 2021, fait partie intégrante de la branche Forêt du Syndicat.


Pouvez-vous présenter vos objectifs fondateurs ?
Au-delà de la préservation des forêts, au cœur de la démarche il y a l’idée de la restauration des communs forestiers, gérés par des comités d’habitants, afin d’en définir ensemble les usages possibles (promenades, zones à préserver, bois de chauffage, cueillette…). La réappropriation de leurs forêts par les habitants est donc l’un de nos objectifs premiers.
Alors que plus de 90 % des forêts en Limousin sont privées, et de plus en plus soumises à des politiques de gestion financière de court terme (coupes rases de feuillus remplacés par des monocultures de résineux, destruction des milieux naturels…), nous voulons œuvrer pour des forêts vivantes et diversifiées, dans une perspective de long terme et de bien commun, en rupture avec le modèle industriel actuel, destructeur.
La volonté est de s’orienter vers un partage des espaces n’excluant pas l’exploitation forestière et prouvant que la sylviculture à couvert continu est la seule qui permettra de garantir la préservation de milieux vivants.


Où en sont les projets de l’association ?
Haut les Cimes travaille actuellement avec le fonds de dotation Forêts en Vie, qui vient d’acquérir plusieurs parcelles forestières en Creuse, sur un projet qui permettra à l’association de gérer ces parcelles. Nous menons par ailleurs, un travail de veille sur les parcelles forestières en vente (plusieurs propositions d’achat sont en cours…) et l’association a été contactée à plusieurs reprises par des propriétaires ne souhaitant pas voir leurs forêts partir en coupe rase. Suivant les cas, Haut les Cimes peut se porter acquéreur ou bien proposer au propriétaire de l’accompagner pour une recherche de solutions.


Comment pensez-vous financer vos projets ?
La question des moyens financiers est centrale puisque l’acquisition de forêts demande des fonds importants. Un appel à dons va être lancé cette année, et hormis l’adhésion à l’association, il est possible de faire des dons ponctuels ou réguliers, qui donnent d’ailleurs droit à des déductions d’impôts. L’association va continuer à organiser des événements, comme elle l’a déjà fait en octobre 2022 avec un grand loto à Meymac, un beau succès qui avait amorcé la récolte de fonds.


Qui sont les membres de l’association ?
Si certains des membres de Haut les Cimes sont formés aux métiers de la forêt et du bois, l’objectif n’est pas forcément de se positionner en experts, mais plutôt d’explorer les différents modes d’apprentissage – par exemple avec le groupe Formation –, de faire appel à d’autres professionnels et d’utiliser les outils existants (charte forestière du RAF, méthode Prosylva…).
Tous souhaitent expérimenter et mettre en œuvre une vision de la forêt qui soit à la fois gérée par des habitants, ouverte et capable d’offrir de bonnes conditions de travail aux personnes pouvant y exercer une activité professionnelle.
Haut les cimes propose tous les deux mois une réunion ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur nos activités, s’engager dans l’association, échanger, partager leurs expériences. Les dates seront annoncées sur le site du Syndicat.
Pour contacter Haut les cimes, adhérer ou faire un don :
foretcommune@lists.riseup.net

Une campagne d’affichage

Le groupe forêt a travaillé avec l’association Canopée à une campagne d’affichage reprenant les codes des publicités touristiques, mais sur fond de coupes rases. N’hésitez pas à faire circuler.

Lettre ouverte de Pierre Coutaud

Peyrelevade, le 02/04/2023

A l’appel d’un syndicat forestier, une manifestation s’est déroulée le lundi 6/03 dernier sur le site du désormais célèbre Bois du Chat à Tarnac pour soutenir le propriétaire et l’exploitant qui souhaitent effectuer une coupe rase de cette forêt de feuillus.

Je n’y étais pas présent et n’avais pas non plus souhaité participer aux rassemblements précédents pour s’opposer à cette coupe, mais comme cet évènement a maintenant clairement pris une tournure politique qui va au delà de la commune de Tarnac. Je vous livre à mon tour cette lettre ouverte, mon coup de gueule, ou mes réflexions plus ou moins brouillonnes sur cet évènement, cette coupe et la gestion forestière sur le plateau.

1) Plusieurs élus locaux sont venus sur le site avec leur écharpe!

Le maire de Tarnac qui cherche avant tout à apaiser la situation sur sa commune n’avait pas relayé cet appel à manifester. Combien des élus en écharpe avaient pris la peine de le contacter pour lui demander son avis sur la situation ou pour le prévenir de leur venue? Aucun!

Monsieur le Président de l’Association des Maires de la Corrèze, votre démarche et celle de nos collègue est totalement scandaleuse.

Il y a des principes qui sont pourtant simples. En tant que maire, quand on se déplace avec son écharpe sur une autre commune pour problème local, c’est soit qu’on vient en solidarité avec le maire de la commune, soit qu’on vient à son enterrement…

Etes-vous le représentant des Maires de la Corrèze ou le représentant d’intérêt privés?

Monsieur le Conseiller Départemental, votre mail appelant à la mobilisation envoyé aux élus (presque tous) du canton depuis votre boite mail de fonctionnaire de la Direction Régionale de l’Agriçulture et de la Forêt est un mélange des genres pour le moins tendancieux … le devoir de réserve des fonctionnaires n’existe plus?

2) J’invite tous les participants à repasser sur le site au début du printemps quand les hêtres vont débourrer leurs feuilles. Peut être que certains d’entre vous s’émerveilleront devant la beauté des lieux et que ça pourra aider à la réflexion pour les prochaines tables rondes qui ont été annoncées.

Comme d’autres futaies de feuillus, cette forêt du bois du chat est un lieu emblématique et patrimonial de notre territoire et il faut la conserver.

3) Le principal argument invoqué par les élus et les représentants de la filière: « la loi rien que la loi! »

Ah la bonne blague!!!

Chers collègues maires, j’imagine que dans vos communes tous vos bâtiments et espaces publics sont conformes à la loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées. J’imagine que vos personnels respectent toujours les règles du droit du travail (habilitation, équipements, sécurité). J’imagine aussi que vous respectez la loi dans vos cantines scolaires (marche en avant, repas végétarien) et qùe tous les assainissements individuels de votre commune sont aux normes parce que vous avez fait jouer votre pouvoir de police pour contraindre les propriétaires… je l’avoue … à Peyrelevade on est pas du tout en règle sur tous ces points.

Messieurs les professionnels de la forêt, n’y a t’il pas des distances à respecter pour les plantations le long des routes et des cours d’eau? J’imagine que tous vos chantiers sont tous en règle? N’y aurait-il pas aussi des limitations de tonnage à respecter pour le transport de bois rond?

Monsieur le président de Fibois, peut être pouvez-vous demander à la préfecture d’ordonner des contrôles puisque nous savons tous que les camions de bois roulent en surcharge et que personne ne respecte la loi.

Monsieur le président de la chambre d’agriculture, il me tarde d’assister à la prochaine réunion à propos du loup pour vous entendre expliquer qu’il faut appliquer la convention internationale qui le protège!

La loi rien que la loi. .. surtout quand ça vous arrange et chez les autres!

4) On a également lu ou entendu l’argument selon lequel« la forêt n’est pas un bien commun»

Ok … si on suit ce raisonnement. .. continuons à la déforestation de l’Amazonie qui est pourtant décrit comme « le poumon vert de l’humanité », définition qui ressemble assez bien à l’idée d’un bien commun.

Ou alors peut être que cette notion ne s’applique que dans les pays du tiers-monde?

5) On entend aussi souvent la rengaine disant que « le propriétaire fait ce qu’il veut chez lui ! ..

Et bien d’une manière générale heureusement que non … mais c’est peut être un peu ça le problème dans la forêt!?

A titre de comparaison, nous venons de voter à Haute-Corrèze Communauté notre Plan Local d’Urbanisme et d’adopter le règlement qui va avec.

Les élus membres d’HCC présents au rassemblement ont me semble t’il tous votés pour l’adoption de ce document qui vise justement à contraindre le propriétaire et à l’empêcher de faire ce qu’il veut chez lui.

On est donc capable de faire 250 pages de règlement pour expliquer aux gens que la clôture de leur jardin doit faire telle hauteur, que leur façade doit être de telle couleur, que la pente du toit de leur garage doit faire tel % et que la fenêtre des chiottes à l’arrière de la maison doit être de tel matériaux … Par contre, on est incapable de remettre en question la coupe d’une forêt de feuillus qui fait partie de notre paysage et de notre patrimoine depuis plusieurs générations.

N’y a-t’il pas un décalage énorme au niveau des enjeux ?

La forêt ne concerne pas que les forestiers … il est donc grand temps de l’appréhender en terme d’occupation de l’espace en tenant compte collectivement de ses fonctions productives bien sûr mais aussi environnementales et sociales.

Est-ce que le PLUI pourrait être l’outil réglementaire qui réponde à ces problématique?

Peut être qu’il y a des sommets qu’il ne faut pas reboiser pour garder un paysage ouvert. Peut-être qu’il y a des villages où la forêt est trop proche des maisons et qu’il faut faire reculer. Peut-être qu’il y a des forêts naturelles de feuillus, des bosquets, des alignements ou des arbres remarquables qu’il faut conserver …

Cela va être injuste pour les propriétaires concernés? Pas plus qu’en matière d’urbanisme et de droit du sol ou les collectivités et les élus décident si un terrain est constructible ou non, au nom de l’intérêt général et de l’aménagement de l’espace!

6) Une idée en passant… Avec quelques amis nous avons décidé de créer une association pour la protection des houx. L’objet reste encore à définir par contre le siège social est d’ores et déjà fixé au restaurant Chez Nanou à Millevaches.

7) Il semblerait que certains professionnels présents à la manifestation ne soient pas spécialement venus de gaité de coeur défendre un exploitant dont ils ne partagent pas les pratiques… mais bon… c’est le président de l’interprofession qui les a convoqué et ils ont répondu aux amicales pressions de la filière…

8) La mécanisation est un progrès social pour ceux qui travaillent dans la forêt. Sauf à faire revenir des ouvriers bûcherons de l’autre bout du monde payés au lance pierre, personne n’est capable (en tout cas pas moi) de travailler dans la forêt avec les conditions de travail d’il y a 40 ans.

Ces dernières années, de nombreux jeunes du territoire ou d’ailleurs se sont lancés dans cette filière grâce à cette évolution du métier… Ce qui leur a permis de lancer leur entreprise, de vivre et de faire vivre le territoire.

Par contre, si ce n’est pas déjà trop tard… il ne faudrait pas reproduire les même erreurs en forêt qu’en agriculture où la course à l’équipement conduit nos paysans et surtout leurs comptes d’exploitation dans le mur.

En forêt aussi, on a un peu l’impression que c’est encore à celui qui aura le plus de tracteurs, le plus puissant, le plus rouge, le plus vert, le plus beau et le plus neuf que son voisin…

Au final, ils bossent comme des chiens pour rembourser les crédits d’un matériel dont ils n’ont pas forcément besoin…

9) Peyrelevade est une commune forestière, même si le taux de boisement y est moins important que celui de la plupart des communes du Plateau. Sur les 6600 ha que compte la commune, les chantiers d’exploitation forestière y sont permanents (une dizaine ouverts en même temps).

Même si globalement, sur le terrain les choses se passent au mieux avec les exploitants avec qui une relation de confiance s’est installée avec le temps.

Pour les élus communaux, exploitation forestière = emmerdement maximum.

Il ne se passe pas une semaine sans que le 1er adjoint fasse le tour de la commune pour aller vérifier l’état des chemins, pour signaler qu’une conduite d’eau passe au travers de la parcelle exploitée, pour s’assurer qu’on ne nous a pas laissé un tas de bois dans le fossé, qu’on ne nous a pas bouché une traversée busée, que le ruisseau n’est pas dfoncé, que les camions sortent le bois par l’itinéraire qu’on a demandé…

A la fin du chantier, on est heureux comme des papes quand a réussi à négocier un coup de lame qui va remettre le chemin propre (jusqu’au prochain orage) et on sort presque le champagne si l’exploitant nous ramène un camion de tout-venant!

Les élus des communes forestières sont des acteurs bénévoles de la filière pour aider à l’organisation de chantier qui la plupart du temps n’ont aucun intérêt direct pour leurs communes et leurs habitants et coûtent de l’argent à leurs contribuables.

10) Il me revient souvent en mémoire les propos que tenait régulièrement Georges Pérol en réunion du PNR à propos de la forêt. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Georges a été directeur de la DDA de la Corrèze dans ses jeunes années, puis Maire de Meymac, Conseiller Général et Vice-Président du Conseil Général, Vice-Président du PNR à sa création et accessoirement directeur de l’Office HLM de Paris à sa grande époque … On ne peut donc pas le considérer comme un gauchiste ou un écologiste !

Pour autant, au nom des communes du Plateau, il parlait de la forêt comme d’une foret de type colonial!

Les mots sont forts mais ils ont un sens… Il entendait par là que la valeur ajoutée générée par la forêt ne retombait pas ou très peu sur les communes du Plateau. Les propriétaires n’habitent plus ou pas le territoire, mis à part les travaux de replantation l’argent qu’ils récupèrent après une coupe n’est pas réinvesti localement. Les entreprises de 1ère et 2nd transformation du bois ne sont pas située dans le massif et les communes ne perçoivent aucune retombées fiscales de la part de ces entreprises. Il y a bien sûr quelques emplois directs (5 à Peyrelevade) et des retombées indirectes pour le commerce local. .. mais cela est totalement dérisoire au regard de l’activité économique globale de la filière.

En gros, pour les communes, la forêt ça se résume souvent à limiter les dégâts lors de l’exploitation et à regarder passer les camions sur la route!

Monsieur le Député, dans la prochaine loi transpartisane à laquelle vous avez proposé de contribuer, pourquoi ne pas proposer que la fameuse Contribution Volontaire Obligatoire (II fallait l’inventer!) que doivent (ou pas?) payer les propriétaires pour alimenter les caisses de la filière se transforme en Contribution Communale Obligatoire pour aider les commune à entretenir leur patrimoine ou à acquérir de la forêt?

On pourrait aussi imaginer que les entreprises d’exploitation et de 1ère transformation payent une partie de leur fiscalité là où elle travaillent et ou elle prélèvent la ressource qui les fait fonctionner. Sans la forêt des communes du Plateau, il y aurait moins d’activité à Saillat et à Egletons.

11) Le Centre National de la Propriété Forestière avec ses antennes régionales est le « bras armé» de l’Etat pour mener la politique forestière. C’est un Etablissement Public dont la mission est d’orienter la gestion des forêts privées, de conseiller et de former les propriétaires, de donner un avis sur toutes les questions liées à la filière bois…

Le Conseil d’administration du CNPF est essentiellement composé de propriétaires forestiers issus des différentes régions. Il y a une chose qui saute au yeux quand on regarde sa composition c’est le nombre de personne avec un nom à particule… Il y en a 19 sur les 48 membres titulaires et suppléants soit 39%!

Je n’ai personnellement rien contre ces personnes sans doute passionnées et très compétentes en matière de gestion forestière… mais quand on sait que la moyenne nationale est de 0,8%… la réalité est pire qu’une caricature!

Ça laisse quand même un peu supposer que les grandes orientations du CNPF sont portées par les grands propriétaires … et que les politiques forestière nationales et régionales vont aller dans le sens des grands propriétaires.

Je pense que le CNPF bénéficie d’argent public pour fonctionner, il faudrait donc peut être ouvrir un peu plus son Conseil d’Administration au élus et au monde associatif … histoire de porter un autre regard sur la propriété forestière.

12) Le douglas est assurément un bois noble avec des qualités techniques naturelles remarquables pour la construction et ses dérivés. Actuellement (on verra dans 30 ans) c’est sans doute une des essences les plus adaptée à nos « stations forestières » du Plateau et assurément la plus rentable.

Sauf que cette monoculture, sans doute dangereuse économiquement à long terme, est devenue nuisible à nos paysages et à nos traditions … et le discours de certains propriétaires tels Gollum ou Soprano avec leur « précieux » est devenu insupportable.

La vision des habitants serait sans doute différente si les cèpes poussaient en dessous ou que les bécasses s’y abritaient…

Malheureusement ce n’est pas le cas…même les ronces n’y poussent pas… et il n’y a rien de plus triste qu’un champ de douglas bien sombre sans aucune vie.

13) Des aides publiques ou exonérations fiscales favorisent le reboisement.

C’est une bonne chose si on veut assurer le renouvellement de la ressource. Par contre, peut être qu’on pourrait être plus exigeants sur certains aspects…

Monsieur le Député, pourquoi les aides publiques pour les replantations ne serait-elles pas conditionnées à une véritable mixité de peuplement?

Sur le même thème, Monsieur le Député, dans la prochaine loi sur la forêt, pourquoi ne pas proposer que les aides publiques de l’Etat ou des Collectivités locales soient conditionnées à des plafonds de revenu des propriétaires?

A titre de comparaison, et je sais que vous connaissez bien ces dispositifs pour avoir participé avec vous à certaines réunions sur le sujet, c’est bien le cas dans toutes les politiques qui concernent l’habitat.

Quel est l’intérêt de donner des financements à un propriétaire qui n’en a pas besoin?

Monsieur le Président de Haute Corrèze Communauté, plutôt que de mettre de l’huile sur le feu dans la presse, peut être qu’on pourrait chercher à savoir à qui sont attribués les 30 000€ qu’HCC verse chaque année au Fonds Forestier en Limousin et pour quoi faire?

14) Ce n’est pas si facile que ça d’être propriétaire forestier et quand c’est pertinent, la coupe rase doit pouvoir rester un mode de gestion et d’exploitation.

Je suis moi-même propriétaire d’une parcelle d’une dizaine d’hectare située aux sources de la Vienne, contenant une partie de zone humide, de la lande, des pins sylvestres et 3 ilots d’épicéa représentants 3ha au total.

J’ai fait exploiter ces parcelles il y a 4 ans. L’exploitant m’avait préconisé une coupe rase mais je lui demandé de réaliser une simple éclaircie un peu par idéologie ..

Comme elle a été réalisée trop tardivement (ce bois était aussi un bon coin de cèpes), après plusieurs épisodes de neige grasse et quelques bon coups de vent… au moins un tiers des têtes des arbres restants se sont cassées.

Résultat, il est revenu 2 ans après pour tout couper … Bilan carbone et économique pas terrible!

A cette occasion, j’ai pu constater les contraintes qui pèsent sur un exploitant entre le propriétaire qui doit financer les travaux de rénovation de sa maison et qui presse un peu l’exploitation, le classement Natura 2000 qui préconise des périodes de coupe, la commune qui en préférerait d’autres, la disponibilités des engins…

Ensuite pour le reboisement, j’essaie d’écouter les conseils des uns et des autres… chacun y va de sa version et il y a souvent une monde entre la théorie et la pratique en fonction de la nature du sol, de l’altitude, de l’exposition, du changement climatique, des besoins en eau…

Quand on doit mettre 3000 ou 4000€/ha pour reboiser …même si on veut bien faire les choses pour concilier tous les aspects de la forêt… on a surtout envie que ça pousse afin de transmettre un petit patrimoine à ses enfants.

Au final le propriétaire (petit ou grand) est quand même un peu seul face à ses doutes et face au risque financier qu’il engage… A moins d’être vraiment passionné et d’avoir du temps à y consacrer… On comprend pourquoi la plupart des propriétaires laissnt faire les coopératives et les experts pour gérer leur forêt … et faire la pluie et le beau temps!

15) Je condamne les agissements malveillants qui ont pu avoir lieu ces derniers mois à l’encontre des entreprises de travaux forestier. C’est totalement contreproductif et ça ne fait que renforcer les antagonismes entre des personnes qu’il faut arriver à faire discuter ensemble.

Par contre, je soutiens le collectif qui a organisé la mobilisation autour du bois du chat tant sur le fond que sur la forme.

16) Monsieur le Préfet, finalement on peut se garer ou pas leur la route le long du Bois du Chat?

17) Je ne m’appuie pas sur une étude scientifique poussée au delà de discussions de bistrot… pour affirmer qu’une bonne partie des habitants de la commune en ont autant marre du discours de ceux qui pensent que couper un arbre est quasiment un crime contre l’humanité et que tous les exploitants forestiers sont des assassins… que de ceux qui pensent que le moindre m2 de terrain doit être exploité pour être rentable économiquement et qui prononcent le mot écologie avec toujours plus de mépris… Peut être qu’il existe un espace entre les deux…?

18) Autre réflexion basée sur la simple observation des gens du coin. Au rythme où on tape dans les buttes en ce moment (merci le plan de relance}… combien de temps faudra t-il avant qu’on n’ait plus rien à couper?

Alors est-il vraiment nécessaire de toujours augmenter nos capacités de sciage… ou alors le

projet c’est de se gaver et de délocaliser en Pologne dans 20 ans?

19) Moi aussi, Monsieur le Président du Conseil Départemental, j’espère que la manifestation du Bois du Chat sera un acte fondateur pour la filière …Celui d’une profonde remise en question des pratiques.

20) En visitant le musée de la Résistance consacré à Henri Queuille à Neuvic, on y apprend qu’il avait lancé la fête de !’Arbre et de l’Oiseau en 1923 et qu’il s’agissait pour lui de « frapper les jeunes imaginations, de leur inculquer le culte des arbres, le respects des belles richesses verdoyantes que la nature fournit à l’homme avec tant d’abondance et que l’homme, hélas! gaspille si souvent»…. A méditer…

Pierre Coutaud, Maire de Peyrelevade, habitant du plateau, petit propriétaire forestier, randonneur pédestre et VTT occasionnel, ramasseur de champignons dans mes bois mais aussi chez les autres…