entete

A Chamberet le 15 février

Nous relayons l’appel du Collectif chambertois contre le saccage forestier :

15 février 2025 : RDV à 14h à la Maison de l’Arbre et de la Nature à Chamberet !!!

La colère gronde à Chamberet autour du site d’Encenat où déjà 16 hectares de feuillus 
sont tombés sous les abatteuses. Une affaire qui n’est pas sans rappeler celle du Bois du Chat,
car il s’agit là encore d’un gros propriétaire qui commande la destruction d’une forêt dont la disparition ravage un paysage emblématique du plateau et détruit inexorablement toute forme de vie végétale ou animale !

Un groupe d’habitant·es vient de créer le Collectif chambertois contre le saccage forestier. Le collectif nous invite à constater l’ampleur de la catastrophe en cours en parcourant le site d’Encenat dans une marche de protestation.

En soutien à cette action, nous vous sollicitons pour qu’une présence massive atteste de la volonté des habitant·es de lutter contre une exploitation forestière guidée uniquement par l’appât du gain.

RDV samedi 15 février à la Maison de l’Arbre et de la Nature à Chamberet à 14 h
(Place de la Mairie – route d’Eymoutiers)

Lettre ouverte au député de la Creuse

Lettre ouverte à Monsieur Bartolomé Lenoir, député de la Creuse, de collectifs, syndicats et
associations organisatrices de la manifestation du 5 octobre 2024 à Guéret pour des forêts
vivantes et contre les projets Biosyl à Guéret et Farges Bois à Egletons.

Le 6 janvier 2025

Monsieur le Député,

Vous affirmez lors de votre intervention du 12 novembre 2024 à l’Assemblée Nationale dans le cadre des questions au gouvernement à propos, nous citons, «du risque d’implantation d’une ZAD en Creuse»:
« La Creuse pourrait devenir une nouvelle ZAD. Le risque est bien réel. Il y a un mois, à Guéret, commune de 12000 habitants, les forces de l’ordre ont été caillassées ».
En l’absence de davantage de précisions de votre part, nous supposons que vous faites référence à la manifestation du 5 octobre dernier à Guéret ayant rassemblé 3000 personnes.
Vos accusations ne correspondent pas à la réalité. Comme annoncé par les organisateurs et organisatrices, l’ensemble s’est déroulé dans une ambiance festive et familiale. Plusieurs élus présents peuvent en témoigner. Cet événement a été couvert par de nombreux médias locaux et nationaux et aucun d’entre eux ne relate cette prétendue agression des forces de l’ordre.
Lors de la déambulation, une action symbolique s’est déroulée devant une grille secondaire de la Préfecture. Elle a consisté en un joyeux lancer de granulés de bois au dessus de la grille et ne visait en aucun cas les forces de l’ordre, qui n’étaient d’ailleurs pas présentes à cet endroit.
Ainsi, affirmer que celles-ci auraient été victimes de « caillassage », c’est-à-dire de jets de pierres destinés à endommager ou blesser, est à la fois erroné et grave.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que vous travestissez la réalité, en propageant des informations fausses, de nature à porter préjudice à des élus, des associations et des habitants de la Creuse.
Votre manière d’exercer votre mandat de député est pour le moins problématique
Personne n’est à l’abri aujourd’hui des conséquences d’un dérèglement climatique qui s’accélère.
Si certains sont encore dans le déni ou pensent peut-être être épargnés, c’est une terrible erreur.
Le constat n’est plus à faire : il est déjà validé unanimement par le monde scientifique et peut s’observer par chacun d’entre nous.
Si le politique que vous êtes ne peut pas ou ne veut pas agir, les citoyens responsables et lucides que nous sommes au sein de différents collectifs, le font et poursuivront leur combat.
Recevez, Monsieur le Député, nos respectueuses salutations.

Signataires :
Alliance Ecologique et Sociale 23
CGT 23
Collectif Forêts Sy-Va
Comité 23 des Soulèvements de la Terre
FSU 23
Les Mouvements du Thaurion
Les Tisserands de St Moreil
Méga Scieries Non Merci
Nos Bois pour Demain
Syndicat de la Montagne Limousine
Syndicat des Simples

Piveteau-Farges et dialogue

L’entreprise Piveteau-Farges lançait le 14 novembre à Egletons sa « commission d’information et de dialogue ». Le Syndicat de la Montagne limousine y était invité. La liste des invités pouvait également être complétée sur la base de nos propositions, ce qui fut fait. Une déclaration commune a donc été rédigée et signée par un ensemble d’associations.

Le jour venu, difficile de prendre la parole, nous avons du arrêter l’exposé sur la petite entreprise artisanale et familiale pour lire la déclaration commune, avant de quitter la réunion.

Texte de la déclaration :

Bonsoir à toutes et tous.

Nous qui vous parlons ce soir, nous sommes représentants d’habitantes du territoire, de propriétaires forestiers, de naturalistes et de travailleurs de la forêt. Nous avons différents usages de la forêt, et au sein de nos collectifs et associations, nous avons eu à coeur depuis plus d’un an de susciter et d’animer localement des débats citoyens au sujet du projet d’extension de la scierie Farges Bois.

Nous avons organisé plusieurs réunions publiques, auxquelles les représentants de Farges Bois ne sont jamais venus, malgré nos invitations. Nous avons tracté sur les marchés pour informer les habitants et les habitantes sur le projet et ses conséquences. Nous avons aussi organisé plusieurs formations de sylviculture et de bûcheronnage ouvertes à tous, afin de permettre aux citoyens de monter en compétence et de se faire leurs propres opinions. Nous avons donné la parole aux petites scieries locales inquiètes de ce projet et des conséquences qu’il pourrait avoir sur leur activité.

Jusqu’ici, l’entreprise Farges Bois n’a pas emprunté la voie de la concertation. Difficile en effet de prétendre aujourd’hui dialoguer après avoir exproprié une citoyenne, des éleveurs et refusé de prendre en compte les avis négatifs des habitants dans l’avis rendu après l’enquête publique. 

Malgré cela, nous sommes ici ce soir, car nous sommes ouverts à l’échange.

Mais nous considérons que ce n’est pas à vous, entreprise Farges Bois, de créer les conditions du dialogue. 

Vous n’êtes pas légitime pour le faire, car vous ne pouvez pas être juge et partie.

Plus largement, vous ne représentez pas la filière bois dans son ensemble. 

De plus, la filière bois est un acteur parmi les autres usagers de la forêt.

Nous aspirons à un dialogue juste, porté par des institutions réellement démocratiques et qui doit tenir compte de l’avis de tous les usagers et acteurs de la forêt, de la filière bois comme de la société civile.

Par conséquent, nous avons décidé de ne pas participer à votre proposition de commission.

Des dizaines de collectifs et d’associations oeuvrant pour des forêts vivantes ont vu le jour en Limousin ces dernières années. L’intérêt grandit au sein de la population comme le prouvent rien qu’en octobre dernier, les  succès de la fête Forêt d’Avenir de l’Aubraie et la dernière mobilisation contre le projet BIOSYL et le vôtre a Guéret.

Nous sommes solidaires de l’ensemble des collectifs, associations de protection de la nature et de la biodiversité, associations de riverains, habitantes et habitants qui réclament une autre gestion de la forêt.

Vive les forêts vivantes,

et merci de votre écoute.

Signataires :

Méga-scierie non merci

Le Groupement Forestier Tardes et Rozeille

Le Comité Local des Soulèvements de Terre Corrèze

Forêt DEbout23

Aux Arbres Déchaînés

Groupement Forestier du Montbuchoux

Groupe forêt du Syndicat de la Montagne limousine

Le Comité Local des Soulèvements de la Terre Creuse

France Nature Environnement 23

Auprès de Nos Arbres

Les Enforestés

Le Comité Local des Soulèvements de la Terre Haute-Vienne

ADEPAL Association pour la Défense de l’Environnement du Pays Arédien et du Limousin

Collectif Forets SyVa

Le Groupement Forestier des Monts de Blond

Les Tisserands

Clôture de l’Assemblée pour des forêts vivantes

 » En tant que collectif organisateur de ces rencontres, nous, membres du Syndicat de la Montagne Limousine, tenons à vous dire que nous sommes ravis de vous avoir accueilli et d’avoir organisé cet évènement sur notre territoire, territoire que nous aimons et défendons ardemment !

Nous croyons que des évènements comme celui-ci sont plus que nécessaires pour assurer un avenir désirable à ces milieux formidables que sont les forêts mais aussi un avenir désirable pour notre espèce et toutes les autres formes de vie. Partout sur terre, nous faisons les mêmes constats : entraînées par les forces de la finance, du capital et des intérêts privés, nos sociétés dites « modernes et civilisées » se livrent à une course effrénée dans la destruction du vivant ; et le moins qu’on puisse dire c’est que les forêts sont en première ligne sur ce front. Mues par un appétit sans limite, ces forces sont résolues à exploiter les forêts jusqu’à la dernière goutte de sève, laissant à la place des milieux désolés et exsangues, des plantations austères et sinistres. Elles illustrent jour après jour qu’elles n’ont aucune considération pour le vivant car elles ne jurent que par l’économie, la productivité, la rentabilité et le profit !

Dans tous les pays, sur tous les territoires, les mêmes constats : la forêt est convoitée comme un gisement qui sera tard ou tôt épuisé. Heureusement le vivant se défend ! En réaction à ses forces d’anéantissement, partout dans le monde des voix s’élèvent, des personnes s’organisent, se fédèrent et œuvrent jour après jour en faveur du vivant !

En faisant ce que nous sommes en train de faire, nous participons à un mouvement plus vaste, dont l’échelle est planétaire et la nécessité vitale. Aux milles coins du globe, d’autres personnes, d’autres peuples, comme nous, luttent pour des forêts vivantes ! Comme nous iels sont des gardiens et des gardiennes de la forêt, au service du vivant !

Celles et ceux qui se sont déjà retrouvé.e.s au pied d’un arbre quatre fois centenaire savent parfaitement la nécessité qu’il y a à sauvegarder de telles merveilles et les milieux associés. Cela, on le comprend immédiatement au contact de ces êtres, ces arbres qui étaient déjà là avant nous, avant nos parents et les parents de nos parents et qui le seront encore après nos enfants et les enfants de nos enfants. Ces arbres ont la capacité de nous guider et de nous inspirer dans nos vies, ils sont les incarnations du temps qui nous échappe ! Ils sont le mariage du ciel et de la terre et les symboles de la sagesse. Quand l’Arbre Ancien couvre l’Individu de ses branches et l’enveloppe de ses racines, il lui montre le chemin de l’éveil, il lui montre que lui aussi fait partie de la Forêt et qu’il ne lui est pas étranger.

Malheureusement, de tels arbres se font rares de nos jours. Nous subissons les sévices de choix faits par le passé et nous héritons de leurs méprises. Les coupes à blanc sont les plaies que nous venons panser ; et les enseignements à en tirer sont gravés dans les chairs de la terre. Les arbres séculaires se font rares, hélas. Mais si nous préservons ceux qui existent aujourd’hui, dans quelques centaines d’années, ce qui n’est rien, des arbres multi-centenaires fleuriront partout dans nos forêts. Et cela ne sera pas incompatible avec la gestion forestière, la possibilité de récolter des arbres et d’en tirer des revenus. Nous pouvons et devons vivre de la forêt autant que nous vivons avec elle. Il y a des arbres et des forêts pour tous les usages, là est la richesse de ces milieux parmi les plus fertiles, productifs et inspirants qui existent.

En œuvrant pour les forêts, nous nous inscrivons sur le temps long. Nous gardons en tête que nos actions à ce jour ne sont peut-être que des graines que nous semons à la volée et qui ne porteront leurs fruits que pour la septième génération à venir. Ce que nous faisons avec cette assemblée est local, à notre échelle, mais participe aussi à quelque chose de plus grand. Nous participons à l’avènement d’une ère nouvelle.

Une ère où le vivant sera libéré de toutes les formes d’impérialisme, d’asservissement, d’oppression et d’accaparement ;

Une ère où nos sociétés ne seront plus gangrénées par le patriarcat, les rapports de domination et de propriété, où le vivant ne sera plus maltraité, où la terre ne sera plus asséchée, où les peuples cesseront de s’entretuer, de s’exploiter ou de se subordonner ;

Une ère où la terre ne sera pas transformée en un désert aride et stérile mais où elle restera cette étendue fertile, nourricière et hospitalière, comme elle l’a toujours été depuis que notre espèce y habite.

Cet horizon, cette bannière sous laquelle nous nous regroupons c’est l’ère du Symbiocène, une ère où l’humain est une force au service du vivant, une force qui favorise les relations, les connexions, les interdépendances, les symbioses entre les espèces, une force qui fait preuve d’humilité et s’incline, une force qui prend soin de la terre et de tout ce qui s’y trouve. Et c’est pour cela que nous devons continuer à lutter, en veillant les uns sur les autres, en veillant sur le vivant, en chérissant ce qui est beau, ces lieux qui nous entourent et que nous habitons et qui sont les véritables richesses de ce monde, les seules dont nous disposons réellement !

Les forêts sont un symbole puissant, la survivance de ce qu’il reste de magie dans ce monde. Elles sont le refuge de la vie sauvage, le lieu où naissent les insurrections et où s’organisent les révolutions. La Forêt et l’Arbre sont des piliers, ceux de la Résistance, de la Guérison et de l’Abondance. C’est pourquoi nous devons la défendre et en prendre soin, et c’est pourquoi nous devons l’habiter et l’aimer, autant qu’elle nous habite et nous abrite.

MERCI à tous et à toutes ! Pour votre venue et votre contribution ! « 

C’était le samedi 29 juin 2024 à Royère de Vassivière

Grand rassemblement le 30 juin

Le massif forestier limousin est assailli de toutes parts. Le grand cycle de plantations des années 1970-1980 a fini par donner naissance à ces monocultures qui arrivent à « maturité économique ». Les grands industriels du bois convoitent la ressource. Depuis ces dernières années, les coupes rases se multiplient, encouragées par les subventions à la plantation du plan France relance1. Les engins forestiers détruisent les sols, les grumiers abîment les routes, et les usines transforment ce bois en pellets, en palettes, en papier toilette, en piscine, en bois d’œuvre de la transition – ne nous laissant que des terres nues. Dans cette logique industrielle, le bois n’est pas pour nous, la forêt non plus.

En Limousin, deux grand projets entendent accélérer les coupes et favorisent la logique de la coupe rase suivie de la plantation. D’une part, ces méga-projets participent à la conversion de nos forêts vivantes de feuillus en champs d’arbres résineux modelés pour l’industrie. D’autre part, l’usage local de la ressource se tarit, les petites unités de sciage ferment les unes après les autres.  L’usine FargesBois à Egletons veut s’étendre pour doubler sa production et devenir la plus grande scierie de France. A ce titre, elle accentue la pression de coupe sur les plantations résineuses de la montagne limousine à un rythme qui excède le renouvellement de la ressource. Biosyl veut installer une de ses usines à Guéret pour produire 85 000 tonnes de pellets par an, issus à 80 % de forêts de feuillus. Les nuisances et mensonges de Biosyl sont déjà documentés et s’accumulent dans ses sites à Cosne-sur-Loire dans la Nièvre et de Lempdes-sur-Allagnon en Haute-Loire2. Alors que M. de Cockborne, président de Biosyl, continue à prétendre n’utiliser que des déchets de scierie, une enquête menée par Canopée dévoile qu’ils abattent des chênes centenaires pour les réduire en pellets3.

A Guéret, l’heure est au passage en force. La préfecture de Creuse et M. de Cockborne s’entêtent ; malgré l’avis négatif des élu.e.s de la ville de Guéret le 16 novembre 2023, malgré une manifestation le 2 décembre 2023 contre l’enregistrement de l’installation de l’usine sans étude d’impact ni enquête publique, malgré une réunion publique regroupant 500 personnes le 28 janvier 2024 auquel aucun des porteurs de projet n’a dénié bon de venir défendre l’installation de cette usine.

Le dimanche 30 juin 2024, l’assemblée des forêts vivantes et de nombreux collectifs locaux appel à un grand rassemblement à Guéret, pour empêcher l’installation de Biosyl, enterrer l’extension de Farges et pour laisser la place aux petites unités existantes ou à venir.

CONTRE l’accaparement des forêts
CONTRE les méga-projets industriels en Limousin
POUR des forêt vivantes et habitées
Mettons un coup d’arrêt à Biosyl et Farges !

10h : Conférence de presse sur le site de Biosyl
RDV 12h : Pique-nique festif au Jardin des Communs
14h : Départ de Manifestation

  1. En savoir plus sur le plan relance forêts : https://www.canopee.ong/le-media/points-de-vue/politique-forestiere-sappuyer-sur-les-ecosystemes-existants-plutot-que-raser-et-replanter/
    https://reporterre.net/Le-hold-up-des-planteurs-d-arbres-sur-le-plan-de-relance ↩︎
  2. Articles sur les nuisances de l’usine de Biosyl à Cosne-sur-Loire https://www.lejdc.fr/cosne-cours-sur-loire-58200/actualites/bruit-poussieres-les-riverains-veulent-que-l-usine-cosnoise-biosyl-les-ecoute_13854319/
    https://www.lejdc.fr/cosne-cours-sur-loire-58200/economie/a-cosne-sur-loire-l-usine-biosyl-reste-dans-le-viseur-de-vigilance-bruit-et-qualite-de-lair_14088639/ ↩︎
  3. Enquête de Canopée : Des chênes centenaires transformés en granulés de bois https://www.canopee.ong/le-media/enquetes/des-chenes-centenaires-transformes-en-granules-de-bois/ ↩︎

Assemblée pour des forêts vivantes

Après Nestier (65) en 2022, la 2e Assemblée pour des Forêts Vivantes se tiendra du jeudi 27 au dimanche 30 juin 2024 à Royère-de-Vassivière (23) à l’invitation du groupe Forêt du Syndicat de la Montagne limousine.

Nous invitons les associations, les professionnels et les collectifs locaux et nationaux engagés dans la défense et la préservation des forêts vivantes et diversifiées à s’inscrire dès à présent pour participer à cette assemblée. Seront présents entre autres, Canopée Forêts Vivantes, GNSA, Réseau des Alternatives Forestières, SNUPFEN.

Vous avez jusqu’au 15 juin, pour inscrire votre collectif ou organisation en remplissant le formulaire : 

https://framaforms.org/inscriptions-2024-1709298375

Ce moment de rencontre et d’organisation sera rythmé par des ateliers, conférences, débats et autres animations.

Vous pouvez télécharger ici un aperçu du programme et du déroulé de ces rencontres.

Ces temps en commun nous permettront de partager nos expériences de mobilisation et de croiser nos luttes, nos compétences et nos savoirs, afin de nous structurer, de nous renforcer et d’entretenir la dynamique de l’Appel pour des Forêts Vivantes https://appelpourdesforetsvivantes.org/

Le dimanche 30 juin, en conclusion de l’Assemblée, aura lieu toute la journée à Guéret (à 50 kms de Royère) une manifestation d’ampleur nationale, contre les projets industriels et extractivistes d’installation d’une usine à pellets Biosyl et d’agrandissement de l’usine Farges Bois, qui menacent de détruire les forêts du Limousin et bien au delà. Nous vous invitons à y participer joyeusement avec les habitant-es et militant-es de notre région ou de plus loin et n’hésitez pas à faire tourner l’information.

Pour infos détaillées : https://megascierienonmerci.org/30-juin/

N’hésitez pas à transmettre ce mail d’invitation, à des collectifs ou associations qui militent pour des forêts vivantes et que l’on aurait accidentellement oublié, ou de nous transmettre leurs coordonnées.

A très bientôt et au plaisir de vous retrouver,

Pour toutes réponses ou demandes d’informations complémentaires, vous pouvez le faire à l’adresse suivante :

assembleeforetsvivantes2024@etik.com

Coupe rase à Sornac

ABATTEUSE EN TRAIN DE PRATIQUER UNE COUPE RASE DE FEUILLUS

Mercredi 14 février 2024, jour de la Saint-Valentin, des amoureux·ses de la forêt se sont opposés pacifiquement à la coupe rase d’une parcelle de hêtres à Sornac en Corrèze. Après une journée de blocage, le chantier a repris de nuit et s’est continué le lendemain, encadré par un dispositif de gendarmerie important. Cette parcelle de 6400 m² était une hêtraie à houx. La parcelle abritait des arbres centenaires et une biodiversité importante. Dans le secteur c’est une centaine d’hectares de feuillus qui a déjà été rasée ces trois dernières années.
Vous trouverez ici le reportage de Télémillevaches et ici celui de France 3.

Ça commençait pourtant bien

Tout commence mardi 13 février, lorsqu’un riverain découvre subitement l’exploitation forestière. Apprenant auprès du conducteur de l’abatteuse que la coupe en question est une coupe rase, il s’empresse de contacter le propriétaire de la parcelle pour trouver une alternative. Le riverain, ingénieur lui-même propriétaire de parcelles attenantes, propose alors au propriétaire de lui racheter la parcelle à bon prix pour la préserver. A priori partant pour conclure un accord, le propriétaire lui dit qu’il va stopper la coupe le temps des négociations.

Un cri du cœur

Quand le lendemain, le riverain se rend sur le site au petit matin, il constate que la coupe a repris. Il contacte donc le propriétaire pour avoir des explications. Ce dernier lui répond alors qu’il n’est plus question de revendre la parcelle, que la coupe se fera et que ce sera une coupe rase. Le riverain décide donc de lancer une alerte avec l’aide du dispositif VigieFeuillus. Il s’interpose ensuite, seul, entre les arbres et l’abatteuse, en attendant du soutien. Le lanceur d’alerte dit avoir agi avec le cœur. Par cet acte symbolique il a voulu dénoncer la pratique de la coupe rase, une pratique qui porte atteinte à la biodiversité, aux sols, aux paysages et au climat. Il espère que son action permettra d’ouvrir le débat sur ce mode de gestion forestière qu’il juge violent et incompatible avec une sylviculture durable, aussi bien pour la filière que pour les autres usages de la forêt.

Mise en danger de la vie d’autrui

Alors que le lanceur d’alerte se trouvait dans le périmètre immédiat de l’abatteuse, l’exploitant forestier, l’entreprise Barreteau, a tout de même décidé de continuer l’exploitation malgré l’immense danger que cela représentait. Le conducteur de l’abatteuse a dit à l’empêcheur de coupe rase qu’il avait reçu ordre de son patron de continuer à couper pour le décourager et l’intimider. Ce dernier a donc décidé de monter sur l’abatteuse en guise de protestation. Mais cela n’a pas suffi. Il affirme que pendant plus de 30 minutes, l’abatteuse a continué à être en service, se déplaçant sur la parcelle et débitant même des arbres alors qu’il se trouvait entre la cabine et la tête d’abattage. C’est quand il a commencé à filmer la scène que l’abatteuse s’est arrêtée. Sa vie était pourtant tout ce temps en danger.

De nombreux soutiens

Peu de temps après l’arrivée des gendarmes sur le lieu, des habitant.e.s, des élu.e.s et des membres du Groupe Forêt du Syndicat de la Montagne Limousine et d’autres collectifs locaux de défense des forêts sont venus pour manifester et dénoncer la coupe rase de cette parcelle contenant des arbres centenaires. Au total c’est une trentaine de personnes qui se sont réunies dans le calme et la bonne humeur. Le chantier s’est ainsi arrêté pour la journée. Aucune violence physique ou verbale n’a été constatée sur place.

Contrôles d’identité

En fin d’après-midi, alors que les manifestants se dispersaient dans le calme, des forces de gendarmerie supplémentaires sont arrivées pour quadriller la zone. Plusieurs manifestant.e.s ont ainsi été emmené.e.s à la brigade de Sornac pour procéder à des contrôles d’identités.

« — Vous ne voulez pas tenter le coup de force ? — Non non non pas du tout « 

Interviewé par France 3, Patrick Marut, propriétaire de la parcelle et ancien patron de la scierie E.V.A bois, disait le 14 février dans la journée ne pas vouloir tenter le coup de force. Le chantier a pourtant repris le soir même aux alentours de 22h avec une opération de débardage. Puis l’abatteuse a pris le relais. Le lendemain 15 février à 7h du matin, c’est un impressionnant dispositif de police et de gendarmerie qui a bouclé tout le secteur : six véhicules de police-gendarmerie et environ une quinzaine d’agents se sont rendus sur les lieux — un dispositif sans précédent quand on le compare à celui du bois du Chat. Il n’y a pas eu possibilité de manifestation ce jour-là et le chantier est allé à son terme en coupant l’intégralité des arbres.

Un dialogue avec le PNR avorté

Les manifestants quant à eux auraient tout simplement souhaité que le propriétaire et le Parc Naturel Régional se rencontrent pour trouver une alternative à cette coupe rase. Il est possible que des loges de pics noirs (une espèce protégée) se trouvent sur le lieu. Si c’est le cas, l’exploitant aurait dû demander une dérogation pour destruction d’espèces protégées. Les voisins affirment avoir vu des pics noirs mais il n’existe à ce jour pas de données naturalistes confirmant cela car aucun inventaire faune et biodiversité n’a été réalisé sur ce secteur. C’est là tout le problème. Bien souvent des milieux d’intérêt faunistique et floristiques sont détruits parce qu’ils ne sont tout simplement pas référencés.
Le propriétaire de la parcelle, lui, affirme qu’il n’est pas possible d’envisager d’alternatives à cette coupe rase qui soit viable économiquement. La parcelle est selon lui trop petite (6400 m²). Le PNR aurait pourtant pu être en mesure de trouver des financements pour envisager des alternatives et éviter ainsi la destruction de ce patrimoine. Malheureusement, il était déjà trop tard.

Les engins forestiers devant la gendarmerie pour le weekend

L’abatteuse et la débardeuse ont été entreposées pour le weekend sur une place devant la gendarmerie de Sornac. Un spot lumineux les a éclairées toute la nuit, l’exploitant craignant sûrement que celles-ci soient vandalisées.

Pour des forêts vivantes et une filière bois respectueuse, durable et responsable en Limousin

Nous tenons à rappeler, pour éviter tout amalgame ou interprétation, que le Groupe forêt du Syndicat de la Montagne Limousine est une association qui n’exerce EN AUCUN CAS de violence sur des biens ou des personnes, et cela comme toutes les autres associations locales de préservation des forêts ! Nos actions se limitent aux actions suivantes : recours juridiques, manifestations, négociations, organisation d’évènements, travail de plaidoyer, formations, échanges avec les acteurs de la filière, les institutions et les parlementaires, communication auprès des élu.e.s et du grand public. Nous œuvrons de manière citoyenne pour des forêts vivantes et une filière bois respectueuse, durable et responsable en Limousin. Nous déplorons certaines pratiques comme la coupe réalisée sur Sornac. Couper à ras une parcelle de feuillus centenaires n’est pas quelque chose que nous trouvons souhaitable pour la filière bois limousine.

DÉFENDONS NOS FORETS !