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Clôture de l’Assemblée pour des forêts vivantes

 » En tant que collectif organisateur de ces rencontres, nous, membres du Syndicat de la Montagne Limousine, tenons à vous dire que nous sommes ravis de vous avoir accueilli et d’avoir organisé cet évènement sur notre territoire, territoire que nous aimons et défendons ardemment !

Nous croyons que des évènements comme celui-ci sont plus que nécessaires pour assurer un avenir désirable à ces milieux formidables que sont les forêts mais aussi un avenir désirable pour notre espèce et toutes les autres formes de vie. Partout sur terre, nous faisons les mêmes constats : entraînées par les forces de la finance, du capital et des intérêts privés, nos sociétés dites « modernes et civilisées » se livrent à une course effrénée dans la destruction du vivant ; et le moins qu’on puisse dire c’est que les forêts sont en première ligne sur ce front. Mues par un appétit sans limite, ces forces sont résolues à exploiter les forêts jusqu’à la dernière goutte de sève, laissant à la place des milieux désolés et exsangues, des plantations austères et sinistres. Elles illustrent jour après jour qu’elles n’ont aucune considération pour le vivant car elles ne jurent que par l’économie, la productivité, la rentabilité et le profit !

Dans tous les pays, sur tous les territoires, les mêmes constats : la forêt est convoitée comme un gisement qui sera tard ou tôt épuisé. Heureusement le vivant se défend ! En réaction à ses forces d’anéantissement, partout dans le monde des voix s’élèvent, des personnes s’organisent, se fédèrent et œuvrent jour après jour en faveur du vivant !

En faisant ce que nous sommes en train de faire, nous participons à un mouvement plus vaste, dont l’échelle est planétaire et la nécessité vitale. Aux milles coins du globe, d’autres personnes, d’autres peuples, comme nous, luttent pour des forêts vivantes ! Comme nous iels sont des gardiens et des gardiennes de la forêt, au service du vivant !

Celles et ceux qui se sont déjà retrouvé.e.s au pied d’un arbre quatre fois centenaire savent parfaitement la nécessité qu’il y a à sauvegarder de telles merveilles et les milieux associés. Cela, on le comprend immédiatement au contact de ces êtres, ces arbres qui étaient déjà là avant nous, avant nos parents et les parents de nos parents et qui le seront encore après nos enfants et les enfants de nos enfants. Ces arbres ont la capacité de nous guider et de nous inspirer dans nos vies, ils sont les incarnations du temps qui nous échappe ! Ils sont le mariage du ciel et de la terre et les symboles de la sagesse. Quand l’Arbre Ancien couvre l’Individu de ses branches et l’enveloppe de ses racines, il lui montre le chemin de l’éveil, il lui montre que lui aussi fait partie de la Forêt et qu’il ne lui est pas étranger.

Malheureusement, de tels arbres se font rares de nos jours. Nous subissons les sévices de choix faits par le passé et nous héritons de leurs méprises. Les coupes à blanc sont les plaies que nous venons panser ; et les enseignements à en tirer sont gravés dans les chairs de la terre. Les arbres séculaires se font rares, hélas. Mais si nous préservons ceux qui existent aujourd’hui, dans quelques centaines d’années, ce qui n’est rien, des arbres multi-centenaires fleuriront partout dans nos forêts. Et cela ne sera pas incompatible avec la gestion forestière, la possibilité de récolter des arbres et d’en tirer des revenus. Nous pouvons et devons vivre de la forêt autant que nous vivons avec elle. Il y a des arbres et des forêts pour tous les usages, là est la richesse de ces milieux parmi les plus fertiles, productifs et inspirants qui existent.

En œuvrant pour les forêts, nous nous inscrivons sur le temps long. Nous gardons en tête que nos actions à ce jour ne sont peut-être que des graines que nous semons à la volée et qui ne porteront leurs fruits que pour la septième génération à venir. Ce que nous faisons avec cette assemblée est local, à notre échelle, mais participe aussi à quelque chose de plus grand. Nous participons à l’avènement d’une ère nouvelle.

Une ère où le vivant sera libéré de toutes les formes d’impérialisme, d’asservissement, d’oppression et d’accaparement ;

Une ère où nos sociétés ne seront plus gangrénées par le patriarcat, les rapports de domination et de propriété, où le vivant ne sera plus maltraité, où la terre ne sera plus asséchée, où les peuples cesseront de s’entretuer, de s’exploiter ou de se subordonner ;

Une ère où la terre ne sera pas transformée en un désert aride et stérile mais où elle restera cette étendue fertile, nourricière et hospitalière, comme elle l’a toujours été depuis que notre espèce y habite.

Cet horizon, cette bannière sous laquelle nous nous regroupons c’est l’ère du Symbiocène, une ère où l’humain est une force au service du vivant, une force qui favorise les relations, les connexions, les interdépendances, les symbioses entre les espèces, une force qui fait preuve d’humilité et s’incline, une force qui prend soin de la terre et de tout ce qui s’y trouve. Et c’est pour cela que nous devons continuer à lutter, en veillant les uns sur les autres, en veillant sur le vivant, en chérissant ce qui est beau, ces lieux qui nous entourent et que nous habitons et qui sont les véritables richesses de ce monde, les seules dont nous disposons réellement !

Les forêts sont un symbole puissant, la survivance de ce qu’il reste de magie dans ce monde. Elles sont le refuge de la vie sauvage, le lieu où naissent les insurrections et où s’organisent les révolutions. La Forêt et l’Arbre sont des piliers, ceux de la Résistance, de la Guérison et de l’Abondance. C’est pourquoi nous devons la défendre et en prendre soin, et c’est pourquoi nous devons l’habiter et l’aimer, autant qu’elle nous habite et nous abrite.

MERCI à tous et à toutes ! Pour votre venue et votre contribution ! « 

C’était le samedi 29 juin 2024 à Royère de Vassivière

Grand rassemblement le 30 juin

Le massif forestier limousin est assailli de toutes parts. Le grand cycle de plantations des années 1970-1980 a fini par donner naissance à ces monocultures qui arrivent à « maturité économique ». Les grands industriels du bois convoitent la ressource. Depuis ces dernières années, les coupes rases se multiplient, encouragées par les subventions à la plantation du plan France relance1. Les engins forestiers détruisent les sols, les grumiers abîment les routes, et les usines transforment ce bois en pellets, en palettes, en papier toilette, en piscine, en bois d’œuvre de la transition – ne nous laissant que des terres nues. Dans cette logique industrielle, le bois n’est pas pour nous, la forêt non plus.

En Limousin, deux grand projets entendent accélérer les coupes et favorisent la logique de la coupe rase suivie de la plantation. D’une part, ces méga-projets participent à la conversion de nos forêts vivantes de feuillus en champs d’arbres résineux modelés pour l’industrie. D’autre part, l’usage local de la ressource se tarit, les petites unités de sciage ferment les unes après les autres.  L’usine FargesBois à Egletons veut s’étendre pour doubler sa production et devenir la plus grande scierie de France. A ce titre, elle accentue la pression de coupe sur les plantations résineuses de la montagne limousine à un rythme qui excède le renouvellement de la ressource. Biosyl veut installer une de ses usines à Guéret pour produire 85 000 tonnes de pellets par an, issus à 80 % de forêts de feuillus. Les nuisances et mensonges de Biosyl sont déjà documentés et s’accumulent dans ses sites à Cosne-sur-Loire dans la Nièvre et de Lempdes-sur-Allagnon en Haute-Loire2. Alors que M. de Cockborne, président de Biosyl, continue à prétendre n’utiliser que des déchets de scierie, une enquête menée par Canopée dévoile qu’ils abattent des chênes centenaires pour les réduire en pellets3.

A Guéret, l’heure est au passage en force. La préfecture de Creuse et M. de Cockborne s’entêtent ; malgré l’avis négatif des élu.e.s de la ville de Guéret le 16 novembre 2023, malgré une manifestation le 2 décembre 2023 contre l’enregistrement de l’installation de l’usine sans étude d’impact ni enquête publique, malgré une réunion publique regroupant 500 personnes le 28 janvier 2024 auquel aucun des porteurs de projet n’a dénié bon de venir défendre l’installation de cette usine.

Le dimanche 30 juin 2024, l’assemblée des forêts vivantes et de nombreux collectifs locaux appel à un grand rassemblement à Guéret, pour empêcher l’installation de Biosyl, enterrer l’extension de Farges et pour laisser la place aux petites unités existantes ou à venir.

CONTRE l’accaparement des forêts
CONTRE les méga-projets industriels en Limousin
POUR des forêt vivantes et habitées
Mettons un coup d’arrêt à Biosyl et Farges !

10h : Conférence de presse sur le site de Biosyl
RDV 12h : Pique-nique festif au Jardin des Communs
14h : Départ de Manifestation

  1. En savoir plus sur le plan relance forêts : https://www.canopee.ong/le-media/points-de-vue/politique-forestiere-sappuyer-sur-les-ecosystemes-existants-plutot-que-raser-et-replanter/
    https://reporterre.net/Le-hold-up-des-planteurs-d-arbres-sur-le-plan-de-relance ↩︎
  2. Articles sur les nuisances de l’usine de Biosyl à Cosne-sur-Loire https://www.lejdc.fr/cosne-cours-sur-loire-58200/actualites/bruit-poussieres-les-riverains-veulent-que-l-usine-cosnoise-biosyl-les-ecoute_13854319/
    https://www.lejdc.fr/cosne-cours-sur-loire-58200/economie/a-cosne-sur-loire-l-usine-biosyl-reste-dans-le-viseur-de-vigilance-bruit-et-qualite-de-lair_14088639/ ↩︎
  3. Enquête de Canopée : Des chênes centenaires transformés en granulés de bois https://www.canopee.ong/le-media/enquetes/des-chenes-centenaires-transformes-en-granules-de-bois/ ↩︎

Assemblée pour des forêts vivantes

Après Nestier (65) en 2022, la 2e Assemblée pour des Forêts Vivantes se tiendra du jeudi 27 au dimanche 30 juin 2024 à Royère-de-Vassivière (23) à l’invitation du groupe Forêt du Syndicat de la Montagne limousine.

Nous invitons les associations, les professionnels et les collectifs locaux et nationaux engagés dans la défense et la préservation des forêts vivantes et diversifiées à s’inscrire dès à présent pour participer à cette assemblée. Seront présents entre autres, Canopée Forêts Vivantes, GNSA, Réseau des Alternatives Forestières, SNUPFEN.

Vous avez jusqu’au 15 juin, pour inscrire votre collectif ou organisation en remplissant le formulaire : 

https://framaforms.org/inscriptions-2024-1709298375

Ce moment de rencontre et d’organisation sera rythmé par des ateliers, conférences, débats et autres animations.

Vous pouvez télécharger ici un aperçu du programme et du déroulé de ces rencontres.

Ces temps en commun nous permettront de partager nos expériences de mobilisation et de croiser nos luttes, nos compétences et nos savoirs, afin de nous structurer, de nous renforcer et d’entretenir la dynamique de l’Appel pour des Forêts Vivantes https://appelpourdesforetsvivantes.org/

Le dimanche 30 juin, en conclusion de l’Assemblée, aura lieu toute la journée à Guéret (à 50 kms de Royère) une manifestation d’ampleur nationale, contre les projets industriels et extractivistes d’installation d’une usine à pellets Biosyl et d’agrandissement de l’usine Farges Bois, qui menacent de détruire les forêts du Limousin et bien au delà. Nous vous invitons à y participer joyeusement avec les habitant-es et militant-es de notre région ou de plus loin et n’hésitez pas à faire tourner l’information.

Pour infos détaillées : https://megascierienonmerci.org/30-juin/

N’hésitez pas à transmettre ce mail d’invitation, à des collectifs ou associations qui militent pour des forêts vivantes et que l’on aurait accidentellement oublié, ou de nous transmettre leurs coordonnées.

A très bientôt et au plaisir de vous retrouver,

Pour toutes réponses ou demandes d’informations complémentaires, vous pouvez le faire à l’adresse suivante :

assembleeforetsvivantes2024@etik.com

Coupe rase à Sornac

ABATTEUSE EN TRAIN DE PRATIQUER UNE COUPE RASE DE FEUILLUS

Mercredi 14 février 2024, jour de la Saint-Valentin, des amoureux·ses de la forêt se sont opposés pacifiquement à la coupe rase d’une parcelle de hêtres à Sornac en Corrèze. Après une journée de blocage, le chantier a repris de nuit et s’est continué le lendemain, encadré par un dispositif de gendarmerie important. Cette parcelle de 6400 m² était une hêtraie à houx. La parcelle abritait des arbres centenaires et une biodiversité importante. Dans le secteur c’est une centaine d’hectares de feuillus qui a déjà été rasée ces trois dernières années.
Vous trouverez ici le reportage de Télémillevaches et ici celui de France 3.

Ça commençait pourtant bien

Tout commence mardi 13 février, lorsqu’un riverain découvre subitement l’exploitation forestière. Apprenant auprès du conducteur de l’abatteuse que la coupe en question est une coupe rase, il s’empresse de contacter le propriétaire de la parcelle pour trouver une alternative. Le riverain, ingénieur lui-même propriétaire de parcelles attenantes, propose alors au propriétaire de lui racheter la parcelle à bon prix pour la préserver. A priori partant pour conclure un accord, le propriétaire lui dit qu’il va stopper la coupe le temps des négociations.

Un cri du cœur

Quand le lendemain, le riverain se rend sur le site au petit matin, il constate que la coupe a repris. Il contacte donc le propriétaire pour avoir des explications. Ce dernier lui répond alors qu’il n’est plus question de revendre la parcelle, que la coupe se fera et que ce sera une coupe rase. Le riverain décide donc de lancer une alerte avec l’aide du dispositif VigieFeuillus. Il s’interpose ensuite, seul, entre les arbres et l’abatteuse, en attendant du soutien. Le lanceur d’alerte dit avoir agi avec le cœur. Par cet acte symbolique il a voulu dénoncer la pratique de la coupe rase, une pratique qui porte atteinte à la biodiversité, aux sols, aux paysages et au climat. Il espère que son action permettra d’ouvrir le débat sur ce mode de gestion forestière qu’il juge violent et incompatible avec une sylviculture durable, aussi bien pour la filière que pour les autres usages de la forêt.

Mise en danger de la vie d’autrui

Alors que le lanceur d’alerte se trouvait dans le périmètre immédiat de l’abatteuse, l’exploitant forestier, l’entreprise Barreteau, a tout de même décidé de continuer l’exploitation malgré l’immense danger que cela représentait. Le conducteur de l’abatteuse a dit à l’empêcheur de coupe rase qu’il avait reçu ordre de son patron de continuer à couper pour le décourager et l’intimider. Ce dernier a donc décidé de monter sur l’abatteuse en guise de protestation. Mais cela n’a pas suffi. Il affirme que pendant plus de 30 minutes, l’abatteuse a continué à être en service, se déplaçant sur la parcelle et débitant même des arbres alors qu’il se trouvait entre la cabine et la tête d’abattage. C’est quand il a commencé à filmer la scène que l’abatteuse s’est arrêtée. Sa vie était pourtant tout ce temps en danger.

De nombreux soutiens

Peu de temps après l’arrivée des gendarmes sur le lieu, des habitant.e.s, des élu.e.s et des membres du Groupe Forêt du Syndicat de la Montagne Limousine et d’autres collectifs locaux de défense des forêts sont venus pour manifester et dénoncer la coupe rase de cette parcelle contenant des arbres centenaires. Au total c’est une trentaine de personnes qui se sont réunies dans le calme et la bonne humeur. Le chantier s’est ainsi arrêté pour la journée. Aucune violence physique ou verbale n’a été constatée sur place.

Contrôles d’identité

En fin d’après-midi, alors que les manifestants se dispersaient dans le calme, des forces de gendarmerie supplémentaires sont arrivées pour quadriller la zone. Plusieurs manifestant.e.s ont ainsi été emmené.e.s à la brigade de Sornac pour procéder à des contrôles d’identités.

« — Vous ne voulez pas tenter le coup de force ? — Non non non pas du tout « 

Interviewé par France 3, Patrick Marut, propriétaire de la parcelle et ancien patron de la scierie E.V.A bois, disait le 14 février dans la journée ne pas vouloir tenter le coup de force. Le chantier a pourtant repris le soir même aux alentours de 22h avec une opération de débardage. Puis l’abatteuse a pris le relais. Le lendemain 15 février à 7h du matin, c’est un impressionnant dispositif de police et de gendarmerie qui a bouclé tout le secteur : six véhicules de police-gendarmerie et environ une quinzaine d’agents se sont rendus sur les lieux — un dispositif sans précédent quand on le compare à celui du bois du Chat. Il n’y a pas eu possibilité de manifestation ce jour-là et le chantier est allé à son terme en coupant l’intégralité des arbres.

Un dialogue avec le PNR avorté

Les manifestants quant à eux auraient tout simplement souhaité que le propriétaire et le Parc Naturel Régional se rencontrent pour trouver une alternative à cette coupe rase. Il est possible que des loges de pics noirs (une espèce protégée) se trouvent sur le lieu. Si c’est le cas, l’exploitant aurait dû demander une dérogation pour destruction d’espèces protégées. Les voisins affirment avoir vu des pics noirs mais il n’existe à ce jour pas de données naturalistes confirmant cela car aucun inventaire faune et biodiversité n’a été réalisé sur ce secteur. C’est là tout le problème. Bien souvent des milieux d’intérêt faunistique et floristiques sont détruits parce qu’ils ne sont tout simplement pas référencés.
Le propriétaire de la parcelle, lui, affirme qu’il n’est pas possible d’envisager d’alternatives à cette coupe rase qui soit viable économiquement. La parcelle est selon lui trop petite (6400 m²). Le PNR aurait pourtant pu être en mesure de trouver des financements pour envisager des alternatives et éviter ainsi la destruction de ce patrimoine. Malheureusement, il était déjà trop tard.

Les engins forestiers devant la gendarmerie pour le weekend

L’abatteuse et la débardeuse ont été entreposées pour le weekend sur une place devant la gendarmerie de Sornac. Un spot lumineux les a éclairées toute la nuit, l’exploitant craignant sûrement que celles-ci soient vandalisées.

Pour des forêts vivantes et une filière bois respectueuse, durable et responsable en Limousin

Nous tenons à rappeler, pour éviter tout amalgame ou interprétation, que le Groupe forêt du Syndicat de la Montagne Limousine est une association qui n’exerce EN AUCUN CAS de violence sur des biens ou des personnes, et cela comme toutes les autres associations locales de préservation des forêts ! Nos actions se limitent aux actions suivantes : recours juridiques, manifestations, négociations, organisation d’évènements, travail de plaidoyer, formations, échanges avec les acteurs de la filière, les institutions et les parlementaires, communication auprès des élu.e.s et du grand public. Nous œuvrons de manière citoyenne pour des forêts vivantes et une filière bois respectueuse, durable et responsable en Limousin. Nous déplorons certaines pratiques comme la coupe réalisée sur Sornac. Couper à ras une parcelle de feuillus centenaires n’est pas quelque chose que nous trouvons souhaitable pour la filière bois limousine.

DÉFENDONS NOS FORETS !

Une nouvelle affiche

En appui de la campagne contre l’implantation de l’usine Biosyl-Unisylva, une nouvelle affiche vient d’être éditée, dévoilée le 13 janvier à Saint-Yriex-la-Montagne.

Communiqué de presse

Ce samedi 13 janvier 2024, près de cent personnes représentant 20 collectifs, associations et
syndicats, mobilisés sur les enjeux économiques et sociaux autour de la forêt, se sont réunis à Saint
Yrieix-La-Montagne, en présence de Canopée Forêts Vivantes.

Déjà plus de 2300 personnes ont signé la pétition contre l’implantation de Biosyl à
Guéret. Forts de ce constat, des actions ont été décidées :

  • Lancement d’une affiche qui dénonce l’impact du projet sur nos forêts, qui sera visible dans tout le
    département.
  • Débat le 28 Janvier à 14h Espace André Lejeune à Guéret : « La forêt face au projet d’usine de
    granulés de bois Biosyl ». Un spectacle clôturera la réunion : « Ma petite histoire de la
    forêt »(spectacle de Rémi Gerbaud).
  • L’assemblée apporte son soutien à la mobilisation en Corrèze contre l’extension de la scierie
    Farges-Piveteau qui menace toutes les forêts Limousines.

L’assemblée a décidé d’unifier sa communication et ses actions.

Forêt Debout
Groupe Forêt du Syndicat de la Montagne Limousine
Nos Bois pour Demain
Groupement Forestier de la Parisette
Collectif Forêts SyVa
L’Aubraie
Groupement Forestier du Mont Buchoux
Mégascierie Non-Merci
France Nature Environnement 23
Limousin Nature Environnement
Écoute l’Arbre et la Feuille
SOS Forêt Dordogne
Comité Local des Soulèvements de la Terre 23
Les Mouvements du Thaurion
Alliance Écologique et Sociale 23
Haut Les Cimes
Le Comité de Défense du Bois du Chat
Auprès de Nos Arbres
Les Tisserands
Canopée Forêts Vivantes

A Saint Yrieix-La-Montagne,
Le Samedi 13 Janvier 2024

Retrouvez-nous à la Fête !

Le groupe Forêt du syndicat sera présent à Peyrat-le-Château pour la Fête de la Montagne limousine.

L’association Haut les Cimes sera présente avec ses deux paniers garnis !

le bois du chat et la face cachée de France Relance

Au départ cette question : comment est-il possible d’autoriser une coupe rase de feuillus dans une zone Natura 2000 ?
Natura 2000 permet de discuter avec les propriétaires forestiers et de leur proposer d’autres solutions, ce qui a récemment été fait avec succès, à Gentioux et Peyrelevade. Mais le dispositif ne constitue pas une réelle protection en France, dans la mesure où les directives européennes peuvent être adaptées différemment dans les États membres. Ceux-ci doivent toutefois rendre compte de l’usage qu’ils font de fonds européens.


De Tarnac à Bruxelles, une question prioritaire
C’est d’ailleurs sur l’absence de prise en compte par la France des règlements adoptés par l’Union Européenne que, le 28 février dernier, Philippe Lamberts, représentant du groupe des Verts à la Commission, a posé une question prioritaire et interpellé le gouvernement français sur son retard à mettre en œuvre ses engagements.
Cela concerne notamment la révision des Schémas Régionaux de Gestion Sylvicole en cours d’étude actuellement, un dossier que suit de près notre partenaire Canopée Forêts Vivantes. Dans ce dossier, le Bois du Chat, à Tarnac, est cité comme forêt risquant d’être remplacée par une plantation, une tendance qualifiée de « lourde » et « devant être découragée ».
Quelque temps plus tard, le ministre Christophe Béchu, en visite sur une commune de Gironde dévastée par les incendies en 2022, déclarait solennellement que les coupes rases ne devaient plus être financées… Preuve que parfois, se faire remonter les bretelles par l’Europe a un poids. Au moins sur les discours, attendons les actes.
Les élu·es du PNR ont proposé à la propriétaire du Bois du Chat un contrat Natura 2000 pour préserver ses parcelles pendant 30 ans moyennant une contrepartie financière de 45 000 €. Puis le même PNR, avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine alertée par Amandine Dewaele, conseillère régionale EELV, a fait une offre d’achat des parcelles, pour un montant de 100 000 €. Chaque fois la propriétaire a refusé.
Comment expliquer ce double refus ?
Y a-t-il eu un financement France Relance pour l’abattage de cette forêt, dont le montant serait supérieur à celui proposé par le PNR ? Renoncer à détruire sa forêt serait alors renoncer à toucher ce généreux financement…


France Relance : discours officiel et face cachée
France Relance est un plan de 200 milliards lancé en septembre 2020 et financé à 40 % par l’Union Européenne. Sur cette somme, 200 millions sont attribués au « reboisement des forêts françaises », afin de « lui permettre de jouer son rôle dans la transition écologique et l’atteinte de nos engagements de neutralité carbone à horizon 2050 ».
Alors que les abatteuses ne se sont jamais autant activées sur les massifs forestiers, on doit se demander ce que le ministère entend par là. Réponse sur la page d’accueil du site gouvernemental : « l’objectif est d’aider la forêt à s’adapter au changement climatique pour mieux l’atténuer ». Moyennant un investissement de 150 millions destinés à la régénération du peuplement forestier et à la filière bois, le ministère peut se targuer d’œuvrer pour la protection des forêts et de l’ensemble des activités qui lui sont liées :
« Cette mesure couvre 3 types d’interventions :

  • la reconstitution des peuplements sinistrés (notamment les forêts dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté qui ont subi d’importantes attaques de scolytes) ;
  • l’adaptation des peuplements vulnérables au changement climatique ;
  • l’amélioration des peuplements pauvres (taillis, mélanges taillis-futaies, accrus forestiers de faible valeur économique). »

Reprenons point par point.
évoquer les dégâts causés par les scolytes, c’est déjà être dans le déni. La cause de ces invasions est connue : la monoculture intensive de résineux. Plus on diversifie les peuplements forestiers, plus les parasites ont du mal à approcher les espèces qu’ils affectionnent pour s’y développer. Et mieux la forêt résiste.
En parlant des peuplements vulnérables le gouvernement essaie de vendre l’idée que les résineux, les plantations en ligne de Douglas avec des allées calculées pour le passage des engins, seront plus résistants que les feuillus.
Après le déni, le mensonge : les résineux souffrent des canicules successives et sont bien plus exposés aux incendies comme on l’a vu.
Et maintenant l’escroquerie : le motif réel de tout cela apparaît, lorsque sont évoqués « des peuplements pauvres, à faible valeur économique ». Oublié le beau discours sur la transition écologique. Le Douglas en monoculture est plus rentable à court terme.
Les aides de France Relance sont donc dévolues au remplacement des forêts dites « non rentables », celles qui abritent la biodiversité indispensable à la vie. On voit des propriétaires raser à blanc des forêts entières et détruire les sols pour toucher les aides qui leur permettront de « reboiser » avec des espèces soi-disant mieux adaptées. Quitte à déclarer des parcelles comme étant « en état de dépérissement » ou de prétendre qu’il faut abattre les chênes et les hêtres du Bois du Chat parce qu’ils sont trop vieux et ne résisteront pas à la sécheresse… Les fonds France Relance sont une catastrophe pour les forêts mais une aubaine pour les exploitants qui facturent successivement les coupes et les plantations.

Contact : boisduchat@riseup.net

Une procédure en cours
Devant l’absence de réponse du préfet sur une première requête, le refus de nous rencontrer, et sans assurance que la forêt ne sera pas sacrifiée, le Comité spontané de défense du Bois du Chat poursuit l’exploitant et le groupement forestier par un recours auprès du tribunal administratif. La procédure est en cours. Elle porte notamment sur la destruction d’habitats d’espèces protégées et le non respect des règles de franchissement du cours d’eau.

Haut les Cimes !

pour La réappropriation de leurs forêts par les habitant.es


L’association Haut les Cimes, créée en 2021, fait partie intégrante de la branche Forêt du Syndicat.


Pouvez-vous présenter vos objectifs fondateurs ?
Au-delà de la préservation des forêts, au cœur de la démarche il y a l’idée de la restauration des communs forestiers, gérés par des comités d’habitants, afin d’en définir ensemble les usages possibles (promenades, zones à préserver, bois de chauffage, cueillette…). La réappropriation de leurs forêts par les habitants est donc l’un de nos objectifs premiers.
Alors que plus de 90 % des forêts en Limousin sont privées, et de plus en plus soumises à des politiques de gestion financière de court terme (coupes rases de feuillus remplacés par des monocultures de résineux, destruction des milieux naturels…), nous voulons œuvrer pour des forêts vivantes et diversifiées, dans une perspective de long terme et de bien commun, en rupture avec le modèle industriel actuel, destructeur.
La volonté est de s’orienter vers un partage des espaces n’excluant pas l’exploitation forestière et prouvant que la sylviculture à couvert continu est la seule qui permettra de garantir la préservation de milieux vivants.


Où en sont les projets de l’association ?
Haut les Cimes travaille actuellement avec le fonds de dotation Forêts en Vie, qui vient d’acquérir plusieurs parcelles forestières en Creuse, sur un projet qui permettra à l’association de gérer ces parcelles. Nous menons par ailleurs, un travail de veille sur les parcelles forestières en vente (plusieurs propositions d’achat sont en cours…) et l’association a été contactée à plusieurs reprises par des propriétaires ne souhaitant pas voir leurs forêts partir en coupe rase. Suivant les cas, Haut les Cimes peut se porter acquéreur ou bien proposer au propriétaire de l’accompagner pour une recherche de solutions.


Comment pensez-vous financer vos projets ?
La question des moyens financiers est centrale puisque l’acquisition de forêts demande des fonds importants. Un appel à dons va être lancé cette année, et hormis l’adhésion à l’association, il est possible de faire des dons ponctuels ou réguliers, qui donnent d’ailleurs droit à des déductions d’impôts. L’association va continuer à organiser des événements, comme elle l’a déjà fait en octobre 2022 avec un grand loto à Meymac, un beau succès qui avait amorcé la récolte de fonds.


Qui sont les membres de l’association ?
Si certains des membres de Haut les Cimes sont formés aux métiers de la forêt et du bois, l’objectif n’est pas forcément de se positionner en experts, mais plutôt d’explorer les différents modes d’apprentissage – par exemple avec le groupe Formation –, de faire appel à d’autres professionnels et d’utiliser les outils existants (charte forestière du RAF, méthode Prosylva…).
Tous souhaitent expérimenter et mettre en œuvre une vision de la forêt qui soit à la fois gérée par des habitants, ouverte et capable d’offrir de bonnes conditions de travail aux personnes pouvant y exercer une activité professionnelle.
Haut les cimes propose tous les deux mois une réunion ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur nos activités, s’engager dans l’association, échanger, partager leurs expériences. Les dates seront annoncées sur le site du Syndicat.
Pour contacter Haut les cimes, adhérer ou faire un don :
foretcommune@lists.riseup.net