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Invitation à la délégation zapatiste d’une assemblée de femmes de la Montagne limousine

Pour faire suite à l’appel des zapatistes (EZLN – Chiapas, Mexique), une assemblée de femmes de la Montagne Limousine s’est constituée pour inviter la délégation de femmes, d’hommes et autres zapatistes à nous rendre visite ici. Voici le texte de l’invitation. le Syndicat de la Montagne Limousine, qui a aussi signé la Déclaration pour la Vie de janvier 2021 -qui donne le ton de la visite zapatiste en Europe-, s’associe à cette invitation et appuiera, dans la mesure de ses moyens, le bon déroulement de ces rencontres si elles ont lieu (le parcours de la délégation n’est pas encore arrêté).

Un appel à dons pour couvrir les frais de cet évènement vient d’être mis en ligne.

« Les peuples veulent » : rencontre internationale en ligne de celles et ceux qui, partout, se soulèvent…

« En lien avec toutes les expériences, tous les mouvements de par le monde qui oeuvrent dans le même sens… »

Déclaration constitutive du Syndicat de la Montagne Limousine, novembre 2019.

Le Syndicat de la Montagne Limousine participait en janvier dernier à une rencontre internationale numérique organisée par le collectif de la Cantine Syrienne de Montreuil qui cherche à favoriser les rencontres et les traductions entre différents foyers de lutte et soulèvements populaires à travers le monde. Ces rencontres, comme d’autres à venir, visent à inscrire notre action dans le cadre transfrontalier des luttes pour une vie digne et à cultiver les liens avec d’autres territoires et expériences populaires qui oeuvrent dans le même sens.

Les enregistrements de ces rencontres seront bientôt disponibles en podcasts.

15 janvier 2021

La Cantine Syrienne de Montreuil organise avec le soutien de Cerveaux non disponibles des rencontres internationalistes en ligne du 18 au 22 janvier, avec des activistes de Syrie, du Soudan, du Liban.

Si la crise sanitaire et sa gestion, comme les catastrophes écologiques successives, assombrissent chaque jour notre perception du futur, des rayons d’espoir percent malgré tout ce ciel gris et menaçant. Soudan, Algérie, Hong Kong, France, États Unis, Mali, Liban, Irak, Iran, Thaïlande, Biélorussie, Équateur, Haïti, Catalogne, Chili, Nigeria… On peine à dénombrer sans en oublier l’ensemble des soulèvements des deux dernières années.

Un désir de vie, de dignité et de justice parcourt villes et campagnes du monde entier. Malgré la répression, le courage des peuples qui se soulèvent défient partout le statu quo. Si l’on semble s’accorder que dans les quatre coins du monde « les peuples veulent la chute des régimes », bien rares sont les voix et les slogans qui évoquent ou défendent une vision de ce qui pourrait succéder ces chutes. La question de l’après reste bien souvent absente. Cette année le titre de notre rencontre s’arrête à trois mots sans que nous sachions si il faut les ponctuer d’un point d’interrogation ou d’exclamation.

Pendant plus d’un siècle, révolution rimait avec socialisme(s). Du Vietnam à l’Algérie en passant par Cuba ou le Burkina Faso, quand une insurrection éclatait, le communisme était disponible lorsqu’il s’agissait d’imaginer la suite. Que l’on s’en réjouisse ou non, on peut s’accorder pour dire que la situation a bien changé. Quelles propositions de transition ou de rupture réussissent encore à se frayer un passage au moment des soulèvements ? La démocratie libérale pour remplacer les régimes autoritaires ? Des assemblées constituantes pour transformer la démocratie libérale ? Quelles perspectives dessinent les révoltés de nos jours ?

C’est pour réfléchir à ces questions que nous avons souhaité inviter collectifs et individu.e.s du monde entier à participer à cette rencontre. Certain.e.s, après avoir assisté à l’écroulement de régimes ou à la libération de territoires entiers ont déjà entrevu cet instant d’après. D’autres, ne souhaitant pas attendre de tels moments, ont déjà commencé à construire des d’alternatives au système actuel. Les changements progressifs et locaux ne peuvent être opposés aux soulèvements. Au contraire, il nous faut souhaiter qu’en plus de se multiplier, les uns et les autres se nourrissent mutuellement.

À partir des pistes qui sont d’ores et déjà creusées ici et ailleurs, il est possible d’apercevoir des réponses communes et de dessiner des horizons qui traversent frontières et océans.

Discussions internationales en ligne de 18h30 à 20h30. Transmission en direct et enregistrement de podcast.

Programme

Lundi 18 janvier-18h30 : Les expériences d’auto-organisation au sein des conseils locaux en Syrie avec Yahia Hakoum chercheur et activiste.

Mardi 19 janvier-18h30 : Quelle alternative après la chute du régime en Tunisie et au Soudan ? Avec @WillisFromTunis et Mouna, militante féministe soudanaise.

Mercredi 20 janvier-18h30 : Constructions et interventions révolutionnaires, avant, pendant et après l’insurrection au Liban avec @Megaphone @Roula Seghaier et @Buzuruna Juzuruna.

Jeudi 21 janvier-18h30 : Communalisme et perspectives de victoire du Chili à la France avec Vitrina Dystopica et le Syndicat de le la Montagne Limousine

Vendredi 22 janvier-18h30 : Abolitionnismes (police-justice-prison), la construction matérielle et discursive d’une autre type de justice aux États-Unis. Avec Rustbelt Abolition Radio.

Pour suivre l’événement : https://www.facebook.com/events/850311105736370

La Fête de la Montagne Limousine 2021 à Gentioux-Pigerolles en Creuse!

La Fête de la Montagne Limousine 2021, à Gentioux-Pigerolles en Creuse sera les vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 septembre 2021

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Les inscriptions sont ouvertes!! trouvez les formulaires ici:

Deux réunions en mai pour la préparation de la Fête de la Montagne Limousine 2021 à Gentioux-Pigerolles.

Coordination : dimanche 2 mai 15h-17h à La Ferme de Lachaud

Plénière : dimanche 9 mai 15h-17h dans le bar du centre Gentioux.

https://www.montagnelimousine.net/

Première partie : Une déclaration… Pour la vie

1er janvier 2021

Aux peuples du monde,
À celles et ceux qui luttent sur les cinq continents,

Frères, sœurs et compañer@s,

Durant ces derniers mois, nous avons pris contact entre nous de différentes manières. Nous sommes femmes, lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, travestis, transsexuels, intersexes, queers et autres encore, hommes, groupes, collectifs, associations, organisations, mouvements sociaux, peuples originaires, associations de quartier, communautés et un long et cetera qui nous donne une identité.

Nos différences et les distances entre nous viennent des terres, des ciels, des montagnes, des vallées, des steppes, des déserts, des océans, des lacs, des rivières, des sources, des lagunes, des races, des cultures, des langues, des histoires, des âges, des géographies, des identités sexuelles ou pas, des racines, des frontières, des formes d’organisation, des classes sociales, des capacités financières, du prestige social, de la popularité, des followers, des likes, des monnaies, des niveaux de scolarité, des manières d’être, des préoccupations, des qualités, des défauts, des pour, des contre, des mais, des cependant, des rivalités, des inimitiés, des conceptions, des argumentations, des contre-argumentations, des débats, des différends, des dénonciations, des accusations, des mépris, des phobies, des philies, des éloges, des rejets, des abus, des applaudissements, des divinités, des démons, des dogmes, des hérésies, des goûts, des dégoûts, des manières d’être, et un long et cetera qui nous rend différents et bien des fois nous oppose.

Il n’y a que très peu de choses qui nous unissent :

Faire nôtres les douleurs de la terre : la violence contre les femmes ; la persécution et le mépris contre les différent·e·s dans leur identité affective, émotionnelle, sexuelle ; l’anéantissement de l’enfance ; le génocide contre les peuples originaires ; le racisme ; le militarisme ; l’exploitation ; la spoliation ; la destruction de la nature.

Comprendre que le responsable de ces douleurs est un système. Le bourreau est un système exploiteur, patriarcal, pyramidal, raciste, voleur et criminel : le capitalisme.

Savoir qu’il n’est pas possible de réformer ce système ni de l’éduquer, de l’atténuer, d’en limer les aspérités, de le domestiquer, de l’humaniser.

S’être engagé à lutter, partout et à toute heure — chacun·e là où on se trouve — contre ce système jusqu’à le détruire complètement. La survie de l’humanité dépend de la destruction du capitalisme. Nous ne nous rendons pas, nous ne nous vendons pas, nous ne titubons pas.

Avoir la certitude que la lutte pour l’humanité est mondiale. De même que la destruction en cours ne reconnaît pas de frontières, de nationalités, de drapeaux, de langues, de cultures, de races, la lutte pour l’humanité est en tous lieux, tout le temps.

Avoir la conviction que nombreux sont les mondes qui vivent et qui luttent dans le monde. Et que toute prétention à l’homogénéité et à l’hégémonie attente à l’essence de l’être humain : la liberté. L’égalité de l’humanité se trouve dans le respect de la différence. C’est dans sa diversité que se trouve sa ressemblance.

Comprendre que ce n’est pas la prétention d’imposer notre regard, nos pas, nos compagnies, nos chemins et nos destins qui nous permettra d’avancer, mais la capacité à écouter et à regarder l’autre qui, distinct et différent, partage la même vocation de liberté et de justice.

De par ce qui nous unit, et sans abandonner nos convictions ni cesser d’être ce que nous sommes, nous nous sommes mis d’accord pour :

Premièrement. Réaliser des rencontres, des dialogues, des échanges d’idées, d’expériences, d’analyses et d’évaluations entre celles et ceux qui sommes engagé·e·s, à partir de différentes conceptions et sur différents terrains, dans la lutte pour la vie. Après, chacun continuera son chemin, ou pas. Regarder et écouter l’autre nous y aidera peut-être, ou pas. Mais connaître ce qui est différent, c’est aussi une partie de notre lutte et de notre effort, de notre humanité.

Deuxièmement. Que ces rencontres et ces activités se réalisent sur les cinq continents. Qu’en ce qui concerne le continent européen, elles se concrétisent durant les mois de juillet, août, septembre et octobre 2021, avec la participation directe d’une délégation mexicaine formée par le Congrès national indigène – Conseil indigène de gouvernement, le Front des peuples en défense de l’eau et de la terre des États de Morelos, Puebla et Tlaxcala, et par l’Armée zapatiste de libération nationale. Et que nous aiderons selon nos possibilités à ce qu’elles se réalisent, à des dates postérieures encore à préciser, en Asie, en Afrique, en Océanie et en Amérique.

Troisièmement. Inviter celles et ceux qui partagent les mêmes préoccupations et des luttes similaires, toutes les personnes honnêtes et tous les en-bas qui se rebellent et résistent dans les nombreux recoins du monde, à rejoindre, à contribuer, à soutenir et à participer à ces rencontres et activités ; et à signer et à s’approprier cette déclaration POUR LA VIE.

Depuis un des ponts de dignité qui unissent les cinq continents.

Nous.
Planète Terre.
1er janvier 2021.

Depuis des recoins du monde divers, disparates, différents, dissemblables, distants et distincts
(en art, science et lutte en résistance et rébellion)