L’entreprise Piveteau-Farges lançait le 14 novembre à Egletons sa « commission d’information et de dialogue ». Le Syndicat de la Montagne limousine y était invité. La liste des invités pouvait également être complétée sur la base de nos propositions, ce qui fut fait. Une déclaration commune a donc été rédigée et signée par un ensemble d’associations.
Le jour venu, difficile de prendre la parole, nous avons du arrêter l’exposé sur la petite entreprise artisanale et familiale pour lire la déclaration commune, avant de quitter la réunion.
Texte de la déclaration :
Bonsoir à toutes et tous.
Nous qui vous parlons ce soir, nous sommes représentants d’habitantes du territoire, de propriétaires forestiers, de naturalistes et de travailleurs de la forêt. Nous avons différents usages de la forêt, et au sein de nos collectifs et associations, nous avons eu à coeur depuis plus d’un an de susciter et d’animer localement des débats citoyens au sujet du projet d’extension de la scierie Farges Bois.
Nous avons organisé plusieurs réunions publiques, auxquelles les représentants de Farges Bois ne sont jamais venus, malgré nos invitations. Nous avons tracté sur les marchés pour informer les habitants et les habitantes sur le projet et ses conséquences. Nous avons aussi organisé plusieurs formations de sylviculture et de bûcheronnage ouvertes à tous, afin de permettre aux citoyens de monter en compétence et de se faire leurs propres opinions. Nous avons donné la parole aux petites scieries locales inquiètes de ce projet et des conséquences qu’il pourrait avoir sur leur activité.
Jusqu’ici, l’entreprise Farges Bois n’a pas emprunté la voie de la concertation. Difficile en effet de prétendre aujourd’hui dialoguer après avoir exproprié une citoyenne, des éleveurs et refusé de prendre en compte les avis négatifs des habitants dans l’avis rendu après l’enquête publique.
Malgré cela, nous sommes ici ce soir, car nous sommes ouverts à l’échange.
Mais nous considérons que ce n’est pas à vous, entreprise Farges Bois, de créer les conditions du dialogue.
Vous n’êtes pas légitime pour le faire, car vous ne pouvez pas être juge et partie.
Plus largement, vous ne représentez pas la filière bois dans son ensemble.
De plus, la filière bois est un acteur parmi les autres usagers de la forêt.
Nous aspirons à un dialogue juste, porté par des institutions réellement démocratiques et qui doit tenir compte de l’avis de tous les usagers et acteurs de la forêt, de la filière bois comme de la société civile.
Par conséquent, nous avons décidé de ne pas participer à votre proposition de commission.
Des dizaines de collectifs et d’associations oeuvrant pour des forêts vivantes ont vu le jour en Limousin ces dernières années. L’intérêt grandit au sein de la population comme le prouvent rien qu’en octobre dernier, les succès de la fête Forêt d’Avenir de l’Aubraie et la dernière mobilisation contre le projet BIOSYL et le vôtre a Guéret.
Nous sommes solidaires de l’ensemble des collectifs, associations de protection de la nature et de la biodiversité, associations de riverains, habitantes et habitants qui réclament une autre gestion de la forêt.
Vive les forêts vivantes,
et merci de votre écoute.
Signataires :
Méga-scierie non merci
Le Groupement Forestier Tardes et Rozeille
Le Comité Local des Soulèvements de Terre Corrèze
Forêt DEbout23
Aux Arbres Déchaînés
Groupement Forestier du Montbuchoux
Groupe forêt du Syndicat de la Montagne limousine
Le Comité Local des Soulèvements de la Terre Creuse
France Nature Environnement 23
Auprès de Nos Arbres
Les Enforestés
Le Comité Local des Soulèvements de la Terre Haute-Vienne
ADEPAL Association pour la Défense de l’Environnement du Pays Arédien et du Limousin
Collectif Forets SyVa
Le Groupement Forestier des Monts de Blond
Les Tisserands