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Méga-bassines: manif de fin de chantier!

Le Syndicat de la Montagne Limousine est signataire de l’appel à empêcher tout nouveau chantier de méga-bassine, ces réserves d’eau prélevée dans les nappes en hiver pour l’irrigation des cultures intensives de céréales. Après le Marais Poitevin, véritable laboratoire catastrophique de cet accaparement de la ressourcé en eau par l’agro-business, ces sont des centaines d’autres projets de bassines qui se répandent dans tout le pays. Une carte qui recense tous les projets connus vient d’être publiée.

https://reporterre.net/Guerre-de-l-eau-la-carte-des-bassines-contestees-en-France
L’appel « Pas une bassine de plus! »:

En cas de démarrage d’un nouveau chantier de méga-bassine, on l’arrête en masse le 3e week-end d’après

La sécheresse qui sévit une nouvelle fois sur le pays, notamment sur le marais poitevin, confirme dramatiquement l’ensemble des critiques développées par les opposant.es aux méga-bassines : inadaptation intrinsèque du modèle agricole dominant qui vise à démultiplier les bassines face à la crise climatique, impact sur les réseaux hydrologiques extrêmement fragilisés, pompage hivernal malgré des nappes qui peinent à se recharger !

Au vu de la contestation, le chantier test de Mauzé-sur-le-Mignon – 1ère d’une nouvelle série de bassines – a été un calvaire pour ses promoteurs, que ce soit pour l’État ou pour les irrigants organisés en société anonyme. Face au diverses actions menées  – rendez-vous hebdomadaires, envahissement du chantier, désarmement de plusieurs engins, mobilisations répétées de milliers de personnes – les difficultés de réalisation et les coûts de surveillance se sont démultipliés. Les irrigant.es et la Préfecture sont-ils vraiment prêts à voir ces coûts se reproduire à chaque nouveau chantier ? On peut en douter, d’autant que la présence et la pression policière qu’ils engendrent pèsent lourdement sur les riverain.es, qui constatent jours après jours, l’assèchement de leurs cours d’eau.

Pour le mouvement citoyen de contestation contre les méga-bassines, ce premier chantier a plutôt été un catalyseur qui n’a fait que l’amplifier et fortifier sa détermination. Ce mouvement assume aujourd’hui la nécessité de la désobéissance quand les crimes contre l’eau et les terres sont appuyés par le gouvernement. Il a pris une dimension nationale avec la défense et le partage du commun emblématique qu’est l’eau. Il travaille localement à d’autres projets de territoire alternatifs compatibles avec les enjeux climatiques. Dans le même temps, le protocole institutionnel de légitimation des méga-bassines n’a fait que se désagréger avec la sortie progressive des associations environnementales et de la fédération de pêche.

Manif de fin de chantier contre le méga-bassines

C’est l’antagonisme entre deux visions de l’agriculture et in fine du vivant qui s’est clarifié. L’une, agro-industrielle, qui cherche à en achever la marchandisation et la privatisation ; l’autre, paysanne, guidée par l’urgence absolue d’en prendre soin, de le mettre en partage et d’en maintenir la fertilité. Le dernier rempart du lobby agro-industriel tient à son mensonge structurel et à son chantage renouvelé sur sa prétendue nécessité pour nourrir le monde. Mais qui croit encore que l’on répondra aux besoins nourriciers des populations en continuant d’empoisonner les sols et d’assécher les nappes avec une agriculture auto-destructrice historiquement responsable de la disparition des paysan.nes à une échelle mondiale ?

Localement, les lobbys pro-bassines viennent de se voir infliger un désaveu réaffirmé. La cour d’appel a décidé mi-mai après plus de 10 ans de procédures de ratifier l’illégalité – du fait de leur impact environnemental – des 5 bassines mises en œuvre par l’ASA des Roches. Des opposant.es avaient pris les devants ces derniers mois. Deux de ces bassines avaient été préventivement démantelées, dont une le 6 novembre dernier par plusieurs milliers de personnes, tandis que la confédération paysanne revendiquait le démontage de sa pompe.


Mais le clan des pro-bassines, en plein déni de réalité, s’entête encore. Des méga-bassines continuent, à être planifiées en divers endroits du pays. Au moins trois démarrages de chantiers sont annoncés, possiblement à partir d’août, à Prière, Epannes et Sainte-Soline, peut-être d’autres dans la Vienne (86). La bassine en projet d’Epannes, dont un tronçon du futur réseau de canalisation a été démonté lors du printemps maraîchin fin mars, amplifierait les pompages sur le territoire voisin de la commune. Elle réduirait ses ressources en eau potable et mettrait en péril la tourbière du Bourdet. Nous ne pouvons envisager de les laisser faire !


Nous sommes à un moment charnière où nous devons unir nos forces à l’échelle nationale et internationale pour leur faire comprendre que chaque nouveau chantier aura un coût politique et économique ingérable. Puisque le gouvernement – pieds et poings liés avec l’agro-industrie et la FNSEA – malgré tous les effets d’annonce sur une éventuelle « planification écologique », reste incapable de prendre la décision – a minima – d’un moratoire, nous le mettrons en œuvre nous-mêmes.


En cas de démarrage de tout nouveau chantier de méga bassines, nous appelons à nous retrouver 3 semaines plus tard, plus massivement que jamais, pour manifester jusqu’au chantier et se donner les moyens de le mettre à l’arrêt. Nous resterons aussi longtemps qu’il le faudra et reviendrons aussi souvent que nécessaire.


Nous vous invitons d’ici là à faire connaître cet appel partout en France et au-delà, à en diffuser l’affiche sur les murs, dans les cafés, commerces et espaces associatifs, et à organiser des réunions publiques chez vous pour que chacun.e se tienne prêt.es à converger.


Pas un seul chantier de méga-bassine de plus. Agissons pour un juste partage de de l’eau. No Bassaran !

Pas une bassine de plus, manif de fin de chantier !

Télécharger l’affiche au format PDF

Premiers signataires :

• L’Action Antifasciste Deux-Sèvres 79

• Alerte Pesticides Haute Gironde

• Attac 17, 44, 85

• Beaumont en Commun

• Collectifs Bassines Non Merci (Berry, 16, 79, 86)

• CGT Nationale

• Colère Citoyenne 79

• Collectif Bordeaux En Luttes

• Collectif Bretage contre les fermes-usines

• Collectif Eau 88

• Eco Avenir

• EELV 86

• Extinction Rebellion Bordeaux

• Extinction Rebellion Nantes

• Génération.s 86

• GIGNV (ANV-Cop21 Nantes)

• GPIE 85

• Groupe d’Action France Insoumise Marennes Bourcefranc

• Il est Encore Temps Bordeaux (IEET)

• La clef des champs

• La France Insoumise 85, 79

• L’Antivol

• L’Eau qui mord

• Le Jardin l’Ephémère

• Les Amis de la Confédération Paysanne d’Alsace

• Les braises (Saint Emilion)

• Les désobéissants

• Les Soulèvements de la Terre

• NatürliF Prod

• NPA 79

• NUPES 17-01, 17-02, 79-01, 79-03, 86-02, 85-05, 85-03,

• Parti de Gauche 79, 37

• Parti Communiste Français 79

• PEPS (Pour l’Ecologie Populaire et Sociale)

• POI 79

• Rendez-nous la mer – Ar mor·Bro An Oriant

• Syndicat de la Montagne Limousine

• Terres et rivières 85

• Union Populaire Charente Nord/Est

• Union départementale Solidaires 79

• Union Solidaires National

• Vienne Insoumise 86

• Youth for Climate Angers

• Youth for Climate Nantes

https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/pas-une-bassine-de-plus