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Discussions internationalistes en amont du festival « aux Volets Rouges » en solidarité avec les personnes exilées sur la Montagne limousine et au-delà



Cette année l’équipe du festival invite (entre autres) le réseau internationaliste naissant « les Peuples veulent ! ». Voici un pré-programme des discussions et présentations qui seront proposées les 10, 11 et 12 août prochains à la ferme du Goutailloux à Tarnac.

Alors que beaucoup des soulèvements populaires qui ont secoué les pouvoirs établis dans la dernière décennie font face à des contre-insurrections brutales, qu’aux aspirations populaires on répond par des élans guerriers à l’extérieur comme à l’intérieur, il nous semble toujours plus urgent de partager nos lunettes de lecture sur les conflits en cours, sur les expériences, défaites et victoires de notre parti à travers le monde. « Notre parti » est à entendre ici à la façon dont Karl Marx pouvait le désigner au milieu du 19 ème siècle, pas un parti constitué, mais un ensemble de gestes qui se font écho d’un bout à l’autre de la planète, des foules qui se répondent, des êtres qui se reconnaissent, s’organisent, malgré la distance, les langues, la complexité et les différences des situations dans lesquelles ils et elles sont prises.
Ce sont ces échos qui parcourent à nouveau le monde aujourd’hui qui nourrissent les gestes que nous faisons en nous accueillant mutuellement dans les fuites et les retraits tactiques auxquels nous sommes contraint.e.s. Contraint.e.s par la guerre asymétrique qui oppose les puissances impérialistes – celles qui se disputent les frontières, ces balafres sur la face du monde, qui s’arrachent les ressources souterraines, tels des vautours sur ses entrailles – et toutes celles et ceux qui s’opposent à la raison d’État quel que soit l’accent qu’elle adopte, le costume qu’elle porte.

C’est cet « internationalisme par le bas » qui nous pousse à attraper par le bras nos frères et nos sœurs qui arrivent de contrées plus violentes, plus accaparées peut-être encore que celles où nous nous trouvons. C’est parce que nous savons que le relatif confort qu’une longue histoire de pillage nous octroie encore pour un temps, ne durera pas toujours, que nous reconnaissons ceux et celles poussés sur les routes de l’exil comme des nôtres. Et c’est au nom de cette commune condition qui vient, celle d’exilées de force (économique, politique, environnemental, existentiel…), que nous nous attachons à comprendre mieux la situation qui nous est faite et à tirer expérience ensemble de nos tentatives, de nos résistances, de nos téméraires assauts contre tous les mangeurs d’avenir, d’où qu’ils viennent.

Les 10, 11, 12 août en amont du festival de la Maison aux Volets Rouges, nous proposons une série de discussions et de présentations sur différentes situations actuelles avec des personnes qui ont pris parti dans ces situations et vont nous en faire un récit situé pour nous en faire partager les enjeux.

Nous parlerons de la situation au Chili après l’échec du soulèvement et du projet de nouvelle constitution, de la vigueur toujours renouvelée du soulèvement populaire en Iran, de la lutte des comités de résistance soudanais au beau milieu d’une guerre civile entre généraux, de la lutte contre les différentes formes d’impérialisme qui se disputent encore les ressources en Afrique de l’Ouest, de la persistance d’une culture et de pratiques populaires de lutte jusque sous les bombes russes en Ukraine… mais aussi des pièges dans lesquels nous ne voulons plus tomber, de la géopolitique inter-étatique qu’il nous faut déserter, des solidarités concrètes que nous pouvons construire depuis là où nous trouvons.

Jeudi 10 août à 18h : Pourquoi l’internationalisme ? (par des représentants de la cantine Syrienne et de Les Peuples veulent)

Vendredi 11 août 
10h à 12h :

– Pour de nouveaux horizons internationalistes : re-définir l’anti-impérialisme dans une époque aux coordonnées nouvelles, après la « chute du mur », après « la guerre au terrorisme», à la lumière des décolonisations confisquées et de la « guerre de l’eau (et des ressources)» qui est déjà là (où l’on apprend qu’il n’y a pas d’alliés « naturels » ni « d’ennemi principal » parmi les états dans la lutte pour l’autonomie, la justice sociale et pour la préservation des ressources).
-Persistance du « campisme » dans une partie de la gauche arabe et occidentale : comment en finir? Où l’on reviendra sur la persistance malheureuse de cette représentation qui court de l’extrème gauche à l’extrème droite, selon laquelle le monde serait encore divisé entre deux camps celui , « impérialisté » des « américains et leurs alliés » et celui emmené par la Russie de Poutine, la Chine de Xi-Jinping et l’Iran des Mollah qui incarnerait un pseudo « axe de la résistance ».

14h à 15h30
 : Situation au Chili après l’échec de la nouvelle constitution par une membre de la coordination féministe 8M.
15h30 17h00 : Situation en Iran, insurrection populaire et contre-insurrection sous le régime de la République Islamique. Avec des exilé.es iranien.nes du collectif 98
17h-18h30 : Situation au Soudan : persistance des comités de résistance au milieu de la guerre civile enclenchée par les généraux putschistes. Avec des membres du blog « Sudfa » qui relate l’insurrection soudanaise en français.
19h : Assemblée : Quelles perspectives ? Que faire à partir de là où nous sommes pour construire des solidarités concrètes ? (animée par des membres du réseau « les Peuples veulent »)

Samedi 12 août :

10h-11h30 : Situation en Ukraine : persistance du mouvement populaire né à Maïdan jusque sur le front et sous les bombes russes.Comment se relier à la situation ukrainienne dans une perspective non-étatique ? Avec Perrine Poupin, chercheuse, et des membres du collectif qui a publié un récit de voyage de solidarité en Ukraine: Bezdorijia: Chroniques d’un voyage en Ukraine.
11h30 – 13h : Situation en Afrique de l’Ouest : visages changeant de l’impérialisme en Afrique, les drapeaux changent, les pillages restent. Avec des militants de mouvements sociaux d’Afrique de l’Ouest.

Alors que beaucoup des soulèvements populaires qui ont secoué les pouvoirs établis dans la dernière décennie font face à des contre-insurrections brutales, qu’aux aspirations populaires on répond par des élans guerriers à l’extérieur comme à l’intérieur, il nous semble toujours plus urgent de partager nos lunettes de lecture sur les conflits en cours, sur les expériences, défaites et victoires de notre parti à travers le monde. « Notre parti » est à entendre ici à la façon dont Karl Marx pouvait le désigner au milieu du 19ème siècle, pas un parti constitué, mais un ensemble de gestes qui se font écho d’un bout à l’autre de la planète, des foules qui se répondent, des êtres qui se reconnaissent, s’organisent, malgré la distance, les langues, la complexité et les différences des situations dans lesquelles ils et elles sont prises.
Ce sont ces échos qui parcourent à nouveau le monde aujourd’hui qui nourrissent les gestes que nous faisons en nous accueillant mutuellement dans les fuites et les retraits tactiques auxquels nous sommes contraint.e.s. Contraint.e.s par la guerre asymétrique qui oppose les puissances impérialistes – celles qui se disputent les frontières, ces balafres sur la face du monde, qui s’arrachent les ressources souterraines, tels des vautours sur ses entrailles – et toutes celles et ceux qui s’opposent à la raison d’État quel que soit l’accent qu’elle adopte, le costume qu’elle porte.

C’est cet « internationalisme par le bas » qui nous pousse à attraper par le bras nos frères et nos sœurs qui arrivent de contrées plus violentes, plus accaparées peut-être encore que celles où nous nous trouvons. C’est parce que nous savons que le relatif confort qu’une longue histoire de pillage nous octroie encore pour un temps, ne durera pas toujours, que nous reconnaissons ceux et celles poussés sur les routes de l’exil comme des nôtres. Et c’est au nom de cette commune condition qui vient, celle d’exilées de force (économique, politique, environnemental, existentiel…), que nous nous attachons à comprendre mieux la situation qui nous est faite et à tirer expérience ensemble de nos tentatives, de nos résistances, de nos téméraires assauts contre tous les mangeurs d’avenir, d’où qu’ils viennent.